Le Journal de Montreal - Weekend

Un premier film réussi

pour Beigbeder

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L’auteur et chroniqueu­r français Frédéric Beigbeder fait un passage réussi derrière la caméra avec l’adaptation de son roman L’amour dure trois ans.

On l’attendait au tournant comme n’importe quel écrivain qui décide de se lancer dans la réalisatio­n. Eh bien, il faut dire que Frédéric Beigbeder a relevé le pari en adaptant le plus autobiogra­phique de ses romans pour le grand écran.

Dans L’amour dure trois ans, sorti en salles la semaine dernière en France, l’auteur concocte une petite comédie cynique, drôle et finalement assez romantique. Il faut dire que le choix de Gaspard Proust, un humoriste français et ex-banquier en Suisse qui fait un carton en France depuis 2010 avec son premier one-man show Gaspard Proust tapine, pour incarner le cynique et dépressif Marc Marronnier ne pouvait pas mieux correspond­re. Incisif, charmant et drôle sans vouloir l’être, il réussit à envoyer ses répliques qui claquent et qui dérangent en arrivant à ne pas se faire détester. Parce que, dans le fond, malgré sa théorie que l’amour ne peut pas durer plus que trois ans, Marc Marronnier est un doux romantique.

Pour ceux qui n’auraient pas lu le roman, le film raconte donc l’histoire d’un chroniqueu­r littéraire le jour et mondain, la nuit, qui divorce au bout de trois ans de mariage. Sa femme le quitte pour Marc Lévy et notre antihéros finit par développer sa théorie que l’amour a une date de péremption: il dure trois ans. Il décide alors d’en écrire un livre, sous pseudonyme, et contre toute attente, son roman devient un véritable succès. Sauf qu’entre-temps il tombe amoureux de la drôle, sublime et pétillante Alice (incarnée par la lumineuse Louise Bourgoin), et décide de lui cacher qu’il est l’auteur de ce roman pessimiste.

BONNE CRITIQUE

Ce premier film de Beigbeder, qui a par ailleurs reçu dans l’ensemble une bonne critique en France, emprunte ainsi plusieurs thèmes à la comédie romantique classique, mais possède en plus une bonne dose de répliques mordantes et savamment distillées dans une réjouissan­te ironie. Beigbeder expériment­e de plus quelques bonnes idées de mise en scène, comme ce long travelling où l’on voit Marc Marronnier se parler et se répondre à luimême pendant l’écriture de son roman.

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