Le Journal de Montreal - Weekend

LORSQUE DEUX MONDES SE RENCONTREN­T…

SUR LA LUNE

- Vanessa Guimond VANESSA.GUIMOND@JOURNALMTL.COM L’album Le Voyage dans la Lune, qui comprend le court métrage du même nom, sera en vente à compter du 7 février.

D’un côté, il y a une oeuvre qui a vu le jour en 1902, un voyage fictif sur la Lune, un film qui a marqué l’histoire du septième art. De l’autre, il y a deux artistes qui ont accepté d’effectuer un voyage dans le temps afin de lui créer une bande sonore, expérience qui leur a même inspiré un album complet. D’un côté, il y a Georges Méliès et son court métrage Le Voyage dans la Lune, de l’autre, il y a le groupe Air. Entretien avec Jean-benoît Dunckel, moitié de ce duo dont le nouvel opus sera disponible à compter du 7 février. Le Voyage dans la Lune a été restauré et colorisé afin d’être présenté au Festival de Cannes, en 2011. Comment avez-vous été amené à en créer la bande originale ?

Ce sont les fondations qui ont travaillé sur la restaurati­on du film, les mêmes qui ont réalisé qu’il pouvait être présenté à Cannes, qui nous ont demandé si c’était possible pour nous, en un mois, de faire une musique pour le film. C’est ce que nous avons fait. Je sais qu’ils avaient pensé à plusieurs artistes pour le projet, mais je pense que nous nous sommes démarqués parce que nous avions déjà fait plusieurs musiques de film (NDLR The Virgin Suicides, Lost In Translatio­n, etc.).

À quel moment avez-vous su que vous alliez faire un album complet avec ce projet ?

En fait, nous avions déjà commencé à travailler sur un nouvel album. Nous avions déjà quelques morceaux (NDLR

Sonic Armada et Astronomic Club, entre autres). Par contre, nous n’étions certains de rien, parce que quand nous avons eu cette idée, nous ne savions pas encore si nous pouvions utiliser le film et ces images pour en faire un vrai album. Finalement, nous nous sommes lancés dans l’aventure… Je pense que lorsqu’on écoute la musique avec le film, on réalise qu’elle est assez fournie, assez riche, assez pop. En fait, dès le départ, nous voulions que cette musique soit écoutable sur disque.

En quoi cette expérience de compositio­n pour un film a-t-elle été différente de vos expérience­s passées, dans ce domaine ?

C’est un film complèteme­nt muet, donc il y a de la place pour la musique. C’est un peu comme une vidéo musicale, ce film, puisqu’il n’y a pas de bruit, de dialogue ou d’atmosphère. Nous avons pu raconter une histoire en musique, avec un début, un milieu et une fin. Le film est composé de tableaux théâtraux, nous avons donc trouvé une atmosphère pour chacun d’eux. Nous avons pu faire ressortir l’émotion, mais sans tomber dans quelque chose de cliché. Le film, en fait, il est assez amusant. Nous, nous avons voulu sortir de ça. Nous lui avons ajouté du drame, de la tristesse, de l’excitation et de l’agitation. Nous avons essayé d’aller loin dans les émotions.

Qu’est-ce que cette expérience vous a appris sur vous, en tant qu’artiste ?

En découvrant l’univers de Georges Méliès, en découvrant sa vie, sa manière de faire, je me suis rendu compte qu’avec peu de moyens et beaucoup d’énergie, on peut vraiment aller très loin. Lui, il est parti de rien. Il a tout inventé seul. Il a tout produit seul, il s’est débrouillé. Imaginez ce qu’il aurait pu faire avec les moyens d’aujourd’hui… À l’époque, il pouvait filmer seulement à la lumière du jour, il devait attendre le soleil. C’était un processus très complexe.

Vous avez choisi d’inclure le film de Georges Méliès à votre album…

Oui, nous voulions que les gens puissent voir cette vidéo de 12 minutes qui est complèteme­nt psychédéli­que, avec des morceaux de notre album synthétisé­s. Nous voulions que ce soit un vrai voyage. Ce qui nous a plus, c’est le format. Un film de 12 minutes avec plusieurs morceaux dessus, c’est complèteme­nt hybride. En plus, comme c’est court, les gens pourront le regarder de AÀZ facilement.

Vous avez invité Victoria Legrand de Beach House et Au Revoir Simone à collaborer à votre album. Comment sont nées ces collaborat­ions ?

Nous avions déjà enregistré le morceau avec les Au Revoir Simone, Who Am I

Now ?. Nous avions déjà tourné avec elles et nous adorons leur charme. Nous avions ce morceau, donc, qui est très surprenant, qui fait peur. On dirait presque un cauchemar d’enfant. Pour ce qui est de Victoria, et bien, nous sommes fans de Beach House. Nous chantions ce morceau ( Seven Stars) et nous n’arrivions pas à faire quelque chose de bien avec. Victoria, à qui nous avons fait confiance, elle en a fait quelque chose de super.

Comptez-vous remonter sur scène prochainem­ent ?

Nous ne ferons pas de live. En fait, nous allons faire un live dans un an et demi, à l’été 2013. Il y a un an, nous avons tourné énormément, et maintenant, nous voulons seulement nous reposer. En plus, je pense que le public doit se reposer aussi. Nous allons donc attendre de revenir avec quelque chose de plus pop. Nous allons revenir avec un album qui parle de nous, pas avec un album de musique de film.

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