Le Journal de Montreal - Weekend

LA MUSIQUE, SOURCE DE JOUVENCE

Jean Leloup a franchi le cap des 50 ans en 2011. Mais dans son for intérieur, il demeure un « p’tit cul ». Nous nous sommes entretenus avec l’icône de la pop québécoise, qui foulera les planches du Métropolis pour la 25e fois de sa riche et longue carrièr

- Marc-andré Lemieux Le Journal de Montréal

Vous avez franchi le cap de 50 ans en 2011. Était-ce une étape difficile à franchir ?

J’ai 50 ans ! Je n’arrive toujours pas à y croire ! Je ne pensais jamais me rendre là. J’étais sûr que j’allais mourir avant ça… Un accident d’auto ou quelque chose du genre. Je n’ai pas eu la crise de la trentaine ni celle de la quarantain­e. Et je pense que c’est grâce à la musique. Dans ce métier-là, t’es toujours dans le même tourbillon : t’écris des tounes, tu montes ton band, tu pratiques, tu te demandes si ça va marcher… Pis paf ! Ça fonctionne ! Résultat : tu remplis tes salles, tu prends ton cash, pis tu pars en voyage ! J’ai fait le tour du monde plusieurs fois. Je revenais quand je n’avais plus une maudite cenne. Pis à chaque fois, je me disais : « Criss, je me suis en- core mis dans la merde ! J’aurais dû être responsabl­e et m’acheter une maison ! » Toute cette folie, ça te garde jeune !

Êtes-vous satisfait de l’accueil que le public a réservé à votre dernier projet, The Last Assassins ?

Oui. Ça plaît beaucoup aux gens qui aiment les guitares électrique­s, Jimmy Hendrix, Led Zeppelin et les Whites Stripes. C’est très à gauche. Ce n’est pas de la musique de matante. On a fait un vrai trip alternatif avec des gros jams de rock’n’roll. Les fans de techno n’aiment pas ça, mais je ne peux rien y faire! Quand tu plais à tout le monde en général, tu ne plais à personne en particulie­r.

Pourquoi vous êtes-vous entouré de Mathieu Leclerc et de Virginia Tangvald pour former The Last Assassins ?

J’avais envie d’écrire avec d’autres personnes pour faire changement. J’ai tou- jours écouté beaucoup de musique en anglais, mais je ne parle pas bien la langue. C’est pour ça que j’ai invité mes chums. Je leur ai dit : Amenez-vous ! On va faire un disque ensemble ! »

Pourquoi avez-vous choisi de chanter en anglais sur cet album ?

Je n’ai jamais trouvé que le français et le rock’n’roll faisaient bon ménage. Prends la toune de Steppenwol­f, Born to

Be Wild. En français, ça donne « Né pour être sauvage ». C’est pas sérieux !

Purple Haze, de Jimmy Hendrix, ça donne « Vapeur mauve ». C’est moins bon… mais en roulant les « r », ça peut être drôle !

Comment votre public a-t-il évolué depuis vos débuts ?

J’ai toujours eu un public jeune : des ados et des jeunes dans la vingtaine qui aiment la chanson à texte.

Que pensez-vous des artistes qui acceptent que leurs chansons soient associées à la vente de produits de consommati­on ?

En début de carrière, la publicité, ça ne m’intéressai­t pas. Ça ne me tentait pas de donner mes tounes pour vendre de la bière. J’étais donc pogné pour faire des shows de deux heures tous les soirs! Mais aujourd’hui, ce n’est plus pareil. Le milieu a changé. Ça ne me dérange pas de voir que des groupes comme Karkwa et Malajube s’associent à la pub. Je comprends et je trouve ça ben correct. J’ai commencé à l’époque où les disques se vendaient beaucoup parce qu’il n’y avait pas d’internet. Jean Leloup & The Last Assassins au Métropolis le 3 février à 20 h.

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