Le Journal de Montreal - Weekend
POP et DINE GRENA
Elle a étudié la littérature, l’archéologie et le journalisme. Elle a tourné avec Coeur de pirate en tant que violoniste, et blogué pour Bang Bang. Elle a fait les Francofolies et Coup de coeur francophone, et fera les prochaines Francouvertes. Elle fait
Charmé par son EP de quatre titres éponyme – pour les paroles bien tournées, et aussi la chanson hypnotique et légèrement électro Papier Carbone - lancé à l’automne 2010, j’avais fini par oublier la chanteuse, jusqu’à ce qu’elle réapparaisse au début de 2012 avec l’annonce de quelques dates de concert, un passage aux 16es Francouvertes, et surtout, la promesse d’un album pour cette année. Elle s’appelle Julie Brunet, et son projet qui s’appelle Grenadine pourrait fort bien amener un petit vent de fraîcheur sur notre paysage musical quand il va sortir. En attendant celui-ci, son EP est toujours disponible gratuitement sur son site Bandcamp, et elle se donnera en spectacle lundi au Vert Bouteille avec ses six musiciens.
On te dit pop, indie, rétro, électro. Toi, tu te dis quoi ?
Je fais de la chanson pop avec un accent rétro et une touche électro. Je n’ai pas la prétention de faire de l’électro, ni même de la chanson. Pour ce qui est de l’indie, je le suis En musique classique, j’ai appris la rigueur, le travail, et le sens du rythme et des mélodies. Et aussi, j’ai fait beaucoup de concerts. En archéologie, j’ai appris la discipline et l’effort. J’ai aussi composé des mélodies en faisant des fouilles ! Ça passait le temps... Autre avantage : j’ai un bon fanbase d’archéologues maintenant ! pour le moment par définition, mais je peux comprendre que cette étiquette fasse sursauter les gens à cause de mon style musical. Disons que je ne colle pas vraiment au « son du Mile End »…
Qu’as-tu appris de tes études en archéologie et en musique classique ? Et tes collaborations avec Coeur de pirate ou Le husky t’ont-elles apporté plus qu’un peu d’argent ?
Oui, beaucoup d’expérience sur scène et en tournée, dans des conditions très variées allant des petits bars en régions éloignées à des moyennes et grosses salles à Montréal ou Paris, et même devant 200 000 personnes au Maroc. En tournée, on apprend beaucoup sur soi, on a du temps pour penser et créer. Plusieurs chansons de Grenadine sont nées dans ma chambre d’hôtel, en tournée avec Coeur de pirate.
On m’a dit que tu as développé des atomes crochus avec Jérôme Minière. Est-ce vrai ?
Oui, Jérôme collabore avec moi de- puis quelques mois et ça va continuer, je crois bien. Au départ, il m’avait écrit pour me dire qu’il aimait bien ce que je faisais et c’était réciproque. Je suis donc allée enregistrer des trucs à son studio, et il a réarrangé des maquettes. Je suis enchantée par cette collaboration, non seulement artistiquement, mais aussi au niveau personnel. C’est important pour moi de bien m’entendre avec quelqu’un avec qui je vais m’enfermer dans un studio; il faut pouvoir connecter, se comprendre. Jérôme est quelqu’un de très patient, très ouvert et surtout, méticuleux. Je crois qu’il va amener Grenadine à un niveau supérieur.
L’album qui s’en vient, il sonnera comment ?
Je ne souhaite pas m’éloigner trop des 4 chansons que j’ai mises sur Bandcamp. On va rester dans le même style. Je veux que cet album plaise aux amateurs de bonne musique pop, je veux que ce soit un album le fun et pas compliqué à écouter, qui mette un peu de pep dans les oreilles des gens. Ceci étant dit, je porte une attention particulière aux textes et aux textures sonores : on peut être simples, mais pas simplistes. C’est une des choses que je travaille avec Jérôme. L’album est en préparation et devrait sortir d’ici la fin de 2012. Je n’ai rien signé pour le moment, mais il y a eu plusieurs offres. Qu’ils se battent !