Le Journal de Montreal - Weekend
COMME UN TÉLÉROMAN
De Julie Anne Robinson. Avec Katherine Heigl et Jason O’mara.
Avis aux admirateurs des romans de Janet Evanovich : l’auteure adore la version au grand écran de son premier bouquin de Stephanie Plum, La prime, et trouve Katherine Heigl parfaite dans le rôle de son héroïne.
La prime présente aux cinéphiles la redoutable Miss Plum, une vendeuse de sous-vêtements issue d’une famille de cols bleus. Plum se retrouve sans emploi et se déniche un boulot de chasseuse de primes, dans l’entreprise de son cousin. Elle est sans le sou. Plum éprouve donc les mêmes difficultés, côté emploi et amour, que l'américaine moyenne. Seulement, elle peut maintenant s’attaquer à ces problèmes, une arme à la main. Un concept des plus intéressants.
Séduisante d’ineptie et accroc de la nourriture de restauration rapide, Plum entreprend de ferrer un gros poisson, dans le cadre de son nouvel emploi. Elle recevra la jolie somme de 50 000 $, si elle réussit à mettre la main au collet d’un certain Joe Morelli, un policier accusé d’avoir abattu un homme non armé. Comme par hasard, Morelli (Jason O'mara) et Plum ont un du vécu en commun. Il l’avait séduite, alors qu’ils étaient encore adolescents, et elle lui a toujours gardé une petite place dans son coeur.
Comme une version adulte de Nancy Drew, Stephanie Plum se retrouve au centre d’un mystère qui relie Morelli et une foule d’autres personnages. Morelli se dit innocent et espère que Plum pourra l’aider à trouver des témoins et l’arme disparue de la victime. Les compétences de limier de Plum tiennent de la pure veine, de coïncidences évidentes et de hasards chanceux ; plus encore, elle poursuit sa quête en prenant le temps de parer les efforts de tueurs, de flirter avec le gars qu’elle doit coffrer et de rejeter les piètres soupirants que lui présente sa mère. C’est beaucoup.
FILM UN PEU BROUILLON
De fait, c’est trop pour un seul film. L’accent est mis sur l’élément comédie romantique, au détriment du mystère. Le film est donc un peu brouillon et ses personnages à peine esquissés. Le réalisateur a oeuvré sur des séries à épisodes, à la télévision, et sur le dernier film de Miley Cyrus, La dernière chanson. La ressemblance de La prime à un long téléroman n’est donc pas le fruit du hasard.
Quel dommage ! On peut voir ce que vise Heigl, dans ce film, et le personnage qu’elle cherche à créer, mais on n’y croit pas. Le film est un ramassis de développements de scénario et de personnages non crédibles ou superflus.