Le Journal de Montreal - Weekend
UN VENT DE FRAÎCHEUR
Film d’emmanuel Mouret Avec François Cluzet, Frédérique Bel, Judith Godrèche et Julie Depardieu.
Avec L’art d’aimer, l’acteur et cinéaste français Emmanuel Mouret signe une délicieuse comédie romantique, à la fois drôle, poétique et pleine de charme.
On reconnaît immédiatement son style et on se laisse aussitôt envoûter. Dans la même veine que ses oeuvres précédentes ( Changement d’adresse, Un baiser s’il vous plaît, Fais-moi plaisir), ce nouveau film d’emmanuel Mouret séduit par sa fraîcheur et sa poésie doucement décalée.
L’art d’aimer s’inspire vaguement de la forme du film choral. On y suit plusieurs petites histoires en parallèle, centrées autour de personnages à qui l’amour et le désir viennent jouer des tours.
Parmi eux, il y a le jeune couple amoureux distrait par des aventures extraconjugales (Gaspard Ulliel et Élodie Navarre) ; le célibataire (François Cluzet), qui tente par tous les moyens de séduire sa jolie voisine de palier (Frédérique Bel) ; la jeune trentenaire en couple depuis longtemps (Judith Godrèche), qui fait rêver son meilleur ami (Laurent Stocker) ; et enfin la célibataire timide (Julie Depardieu), qui se fait proposer par une amie de satisfaire ses besoins sexuels avec son mari.
DRÔLE ET LUDIQUE
Fidèle à son surnom de « Marivaux des temps modernes », Mouret s’intéresse donc encore une fois au sentiment amoureux et plus particulièrement au jeu du désir et de la séduction.
Moins burlesque que Fais-moi plaisir, quelque part entre le cinéma d’éric Rohmer et celui de Woody Allen, L’art d’aimer prend les allures d’une fable drôle et touchante dans laquelle des moments cocasses et ludiques côtoient des scènes plus tendres et d’une grande beauté (le merveilleux prologue).
Avec ce sixième film récompensé du prix du meilleur scénario au dernier Festival des films du monde de Montréal, Emmanuel Mouret a donc raffiné son style et son ton pour offrir un de ses films les plus séduisants.