Le Journal de Montreal - Weekend

ARTHUR VILLENEUVE : SA VIE, SON OEUVRE

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Depuis le 13 janvier, le Musée régional de la Pulperie de Chicoutimi rend hommage au peintre autodidact­e Arthur Villeneuve par une exposition intitulée Arthur Villeneuve Loin d’être naïf.

Peu de gens le savent, mais c’est à ce même endroit qui s’appelait alors la Compagnie de pulpe de Chicoutimi, que l’artiste a commencé sa vie de travailleu­r, à l’âge de 14 ans, en tant que journalier. Beau clin d’oeil de la vie !

Entièremen­t réaménagée, l’exposition présente des photos, des objets créés par l’artiste, sa chaise de barbier, des témoignage­s, une station audio, une visite virtuelle, un jeu vidéo, plusieurs de ses toiles et, bien entendu la célèbre Maison-musée où celui que l’on appelait le peintre-barbier a vécu et élevé sa famille.

Pièce majeure de l’exposition, cette dernière mérite qu’on prenne le temps d’en parcourir toutes les pièces afin de bien observer ces fresques qui ornent tous les murs, même ceux de la salle de bain et de la cuisine. Véritable voyage au coeur des couleurs, des images et des formes chères au peintre, on y retrouve la région, avec ses bâtiments, ses événements, ses croyances et ses légendes, peinte selon la vision toute personnell­e et l’imaginaire débordant de Villeneuve.

MIEUX CONNAÎTRE ARTHUR VILLENEUVE

C’est suite à un sermon du curé invitant ses paroissien­s à mettre en pratique la Parabole des talents qu’arthur Villeneuve, profondéme­nt touché par les paroles du prêtre, s’est mis à couvrir de peintures et de fresques les murs intérieurs de sa petite maison de la rue Taché.

Au grand désespoir de ses voisins, les murs extérieurs connaissen­t bientôt le même sort. Ces derniers ne comprennen­t pas la passion qui l’habite et le pousse à travailler sur cet étrange projet jusqu’à 100 heures par semaine. Pour eux, c’est un fou et sa « cabane », pourtant une maison québécoise construite à la fin du XIXE siècle, dépare le quartier. Bien qu’elle soit objet de raillerie dans la rue et la région, la résidence des Villeneuve attire bientôt l’attention des touristes.

En 1959, Arthur Villeneuve l’ouvre aux visiteurs. C’est Hélène, sa femme, qui les accueille et leur explique la démarche de son mari avant de leur présenter ce dernier, un petit homme timide et réservé. Un des plaisirs de l’exposition est justement une vidéo nous permettant d’assister à l’une de ces visites et d’entendre Hélène se plaindre de manquer d’armoires. On la comprend!

À la mort de l’artiste, en 1990, la petite maison, privée de son âme créatrice, est abandonnée et me- nacée de disparitio­n. Reconnue comme objet du patrimoine historique et culturel du SaguenayLa­c-saint-jean par le gouverneme­nt canadien en 1993, elle est finalement déménagée, en 1994, pour trôner en permanence à l’intérieur du Musée.

Le Musée La Pulperie de Chicoutimi rend hommage à ce peintre, pas si fou, qui occupe désormais une place bien méritée dans l’histoire artistique québécoise du XXE siècle. La grande majorité des informatio­ns ayant servi pour cet article ont été tirées de Villeneuve, un homme et sa maison par Nathalie Boudreault et Micheline Marion, aux éditions JCL. Ce livre est disponible à la boutique du Musée.

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 ??  ?? 1. Présentoir montrant Arthur Villeneuve en compagnie de personnali­tés 2. La chaise de barbier, métier qu’il pratiquait dans sa maison
PHOTOS LISE GIGUÈRE
1. Présentoir montrant Arthur Villeneuve en compagnie de personnali­tés 2. La chaise de barbier, métier qu’il pratiquait dans sa maison PHOTOS LISE GIGUÈRE

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