Le Journal de Montreal - Weekend
Daniel Radcliffe, le retour sur les écrans après Harry Potter
ÀUNFILM D’HORREUR
Daniel Radcliffe est heureux de dire qu’après une décennie passée à incarner un certain joueur de Quiddich de Poudlard, les gens connaissent enfin son nom.
« J’ai remarqué cela récemment », a expliqué Daniel Radcliffe, celui qu’on ne nommera pas Harry Potter, pendant une visite éclair — et occupée — à Toronto pour promouvoir son film gothique britannique La dame en noir
« Les gens m’appellent Daniel quand ils me croisent dans la rue. Quand ils m’appellent Harry, c’est généralement parce qu’ils veulent me mettre en colère et ça ne marche pas. Il faut m’en dire beaucoup plus que ça. »
Pourtant, répond-on, si on veut mettre une distance entre soi et Voldemort, l’histoire d’un fantôme vengeur qui attire les enfants d’un petit village à leur mort semble un saut un peu court.
Sur scène, Daniel Radcliffe a été la vedette d’equus (pas de nudité dans Harry Potter) et How To Succeed in Business Without Really Trying ( pas de chansons ni de numéros dansés dans Harry Potter).
DE L’HORREUR « POTTERIEN »
Mais La dame en noir, originaire des studios d’horreur britannique ressuscités Hammer Studios, semble bien « potterien» par moments. Incarnant Arthur, un agent immobilier/père célibataire, hanté par la mort de sa femme en couches, Daniel Radcliffe prend un vieux train qui le conduit vers un château hanté/manoir. Daniel Radcliffe, qui a commencé à tourner La dame en
noir six semaines après avoir terminé la deuxième partie de Harry Potter et les reliques de la mort, admet les similitudes. Mais, comme il l’a précisé : « si je devais m’interdire de jouer dans tout film de fantasy surnaturelle ou qui contient des éléments de magie, je me fermerais à des rôles intéressants. »
« La grande différence est qu’il n’y a pas de filet de sécurité dans ce film. Il va tout simplement mourir ! », a dit Daniel Radcliffe avec un grand rire. « Avec Harry Potter, il y avait toujours un élément — comme dans James Bond — où on sait que tout va bien se passer parce que le titre du film comporte son nom ! Alors que là, on a la sensation que le personnage est vraiment en danger, que n’importe quoi peut lui arriver... Ce qui se produit. »
LES STUDIOS HAMMER
Daniel Radcliffe était également enthousiaste à la perspective de travailler avec Hammer, des studios qui ont eu leur place au soleil dans les années 1950 à 1970 et qui produisaient des films de Dracula avec Christopher Lee et Peter Cushing ainsi qu’une myria- de d’autres histoires de maisons hantées .
« Peter Cushing, c’était lui que je voulais devenir quand j’ai vu Dracula. Il était formidable. » Et même s’il n’a pas fait de film depuis des années, l’acteur explique que l’influence des studios se fait encore sentir à travers le cinéma britannique. « L’industrie cinématographique anglaise fonctionne avec du népotisme, mais dans le meilleur sens du terme. Car c’est un art familial. Quand ils ont terminé la série des Harry Potter, trois générations d’une même famille travaillaient aux accessoires. »
Artistiquement, il a souligné avoir senti que La dame en noir suivait la tradition des studios Hammer. « Pendant les 45 premières minutes du film, on est dans Les autres ou L’orphelinat. Puis, pendant le reste du long métrage, c’est du Hammer tout craché. Le jeu des acteurs, les peurs, les accessoires débiles... c’est ce que James (le réalisateur James Watkins) fait si brillamment. »
UN NOUVEAU DÉFI
Et bien que La dame en noir ne soit pas aussi sanglant qu’un film d’horreur, il contient des morts d’enfants, frontière que ne franchissent pas la plupart des longs métrages du genre. « C’est l’une des raisons pour lesquelles le film affecte autant les parents, parce qu’il traite de la plus inimaginable des pertes. Tout le monde est triste dans ce film, tout le monde a été touché par la mort. »
Ensuite, Daniel Radcliffe commencera quelque chose de complètement différent. Il commencera à travailler en mars sur Kill Your Darlings, un film qui se situe dans l’ère Beat et dans lequel il incarne le poète Allen Ginsberg à 19 ans. « Je suis en train de travailler mon accent juif du New Jersey. Sans aucun doute, c’est le défi le plus important de ma carrière. »