Le Journal de Montreal - Weekend

AEROSMITH REMONTE EN SELLE

Les rockeurs de Boston mettent enfin la touche finale à leur premier album en studio depuis sept ans, et la formation se prépare à reprendre la route cet été, affirme le guitariste Joe Perry.

- Darryl Sterdan Agence QMI

« Je suis ici pour compléter le disque d’aerosmith que nous avons entrepris de réaliser, l’été dernier », a dit Joe Perry, depuis un hôtel d’hollywood. « Je souhaite nous voir le terminer d’ici environ un mois. Et il est certain que nous partons en tournée, cet été. Nous allons mettre les billets en vente en février ou en mars, et la tournée s’amorcera au mois de juin. Nous sommes prêts. »

La situation du groupe s’est donc grandement améliorée, puisque ces dernières années, une série de malencontr­eux événements et un peu de mauvaise volonté avaient mis en péril l’avenir de cette formation qui compte maintenant 40 ans d’histoire. Les problèmes ont commencé en 2009, lorsque le flamboyant chanteur Steven Tyler a chuté d’une scène à Sturgis, dans le Dakota du Sud. Ses blessures ont eu pour effet de le ramener en désintoxic­ation, pour se débarrasse­r de sa nouvelle accoutuman­ce aux analgésiqu­es. La situation a empiré quand le chanteur a signé un contrat pour siéger comme juge à l’émission American Idol, sans consulter ses collègues du groupe. À un certain point, Perry m’a raconté qu’aerosmith envisageai­t de remplacer temporaire­ment Tyler en tournée, une initiative que le chanteur s’est empressé de tuer dans l’oeuf, par des recours juridiques.

Tout ça est maintenant derrière eux. « Les groupes connaissen­t toujours des hauts et des bas, comme toute famille. » Tout le monde est sur la même page, heureux et en santé.

Puisqu’il est question de pages, Perry planche également sur ses mémoires. Il est aussi des quelque 75 artistes qui ont interprété une chanson de Bob Dylan, pour un hommage à Amnistie internatio­nal. La contributi­on de Perry au coffret Chimes of Freedom est une version blues rock de Man of Peace, du disque Infidels. On y retrouve des couleurs de nos premiers jours. Nous avons cherché à recréer cette sonorité. Les gens nous demandent souvent de créer du matériel comme nos vieilles chansons, mais nous ne pouvons simplement réécrire Mama Kin ou Same Old Song and Dance. Ce que nous pouvons faire, par contre, c’est retrouver le même espace de création qui a mené à la réalisatio­n de ces disques.

Parlez-nous du nouvel album. Comment en décrieriez-vous le son?

Nous avons travaillé tous ensemble en studio, avec le réalisateu­r Jack Douglas. Il y a une ou deux chansons qui ont été écrites par le groupe, Tom (Hamilton) en a écrit, et une chanson de Brad (Whitford) est aussi sur le disque. Dans cette perspectiv­e, ça ressemble plus à l’esprit des premiers disques d’aerosmith. Steven termine l’écriture des paroles et nous allons peaufiner le tout, en groupe, pour en faire un produit final.

Il est donc capable d’équilibrer ses devoirs de chanteur et son engagement envers American Idol ?

Le temps qu’il y investit constitue, en soi, un véritable engagement, mais l’horaire de l’émission est plutôt fixe, ce qui facilite nos efforts logistique­s. Sa seule véritable restrictio­n, c’est de ne pouvoir partir en tournée avec nous, lorsqu’il tourne l’émission en direct. De toute façon, il n’est pas question de tournée avant l’été.

Et de votre côté, vous avez trouvé le temps d’interpréte­r Man of Peace, de Dylan. Que signifie-t-il, pour vous ?

Dylan roule sa bosse depuis aussi longtemps que je suis conscient de l’existence du rock 'n' roll. Il est une icône. Ses chansons et sa façon de les interpréte­r sont incroyable­s. J’ai chanté pour la première fois devant des gens à l’âge de 14 ans. Mon groupe s’appelait Chimes of Freedom et j’ai interprété Mr. Tambourine Man.

Avez-vous choisi Man of Peace au hasard ?

« Infidels » est un de mes disques favoris de la collection de Dylan. Lorsqu’on m’a proposé de participer à l’hommage, « Man of Peace » a été mon premier choix. J’étais un peu surpris de constater que personne ne l’avait déjà choisie.

Qu’est-ce qui fait d’infidels votre album favori ?

Il me semble que chaque chanson du disque exprime une facette de la condition humaine. Le message est clair. Et en plus, c’est un foutu bon disque de rock. Dylan y est au sommet de son art.

Il est difficile de s’imaginer qu’il a pu vous influencer à ce point.

Je sais, c’est étrange. Mais les gens sont loin de tout savoir sur moi. En fin de compte, j’ai beaucoup plus de choses à raconter que je ne le pensais, pour la rédaction de mon autobiogra­phie. Ça avance bien. Ma mémoire est assez bonne. J’écris moi-même des pages et je travaille avec un auteur pour réaliser l’ensemble du livre. L’autobiogra­phie Walk This Way, publiée en 1997, présentait le point de vue du groupe. Cette fois, ce sera ma vision intérieure et personnell­e de ce que nous avons vécu. Mais ça ne parlera pas que d’aerosmith, même si c’est une grosse partie de ma vie. Je veux brosser un tableau plus complet de mon existence.

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