Le Journal de Montreal - Weekend

UN NOUVEL ALBUM DE MUSIQUE DE FILM

-

Pour son 36e album en carrière, Angèle Dubeau a décidé d’explorer pour nous les plus belles musiques de film, des coups de coeur qu’elle avait soigneusem­ent rangés dans sa « boîte à idées ».

Les gens croient qu’elle plaisante quand Angèle Dubeau dit qu’elle range plein d’idées dans son tiroir à idées. Mais c’est vrai. En fait, elle en accumule tellement, que ce tiroir est devenu une grosse boîte remplie de projets, dans laquelle elle fouille à l’occasion pour y redécouvri­r ses flashs.

« C’est incroyable, toutes les idées qu’il y a là-dedans », lance-t-elle.

Il y avait dans cette boîte, plein de mélodies de film, des coups de coeur qu’angèle Dubeau souhaitait endisquer un jour et ce jour est arrivé. Accompagné­e de l’ensemble La Pietà

qu’elle a fondé il y a quinze ans, la violoniste a réuni sur Silence, on joue!, les oeuvres qui l’ont interpellé­e au fil des ans.

On pourrait imaginer que la musicienne s’est inspirée des images de ces films, mais il n’en est rien. Elle s’est plutôt inspirée de la musique pure, ignorant les images véhiculées par le cinéma.

« Je n’ai pas écouté les films, explique-telle. J’ai choisi des musiques qui m’accrochent, qui me donnent la chair de poule, dit-elle, et je les ai carrément enlevées du cadre de l’image. Je les ai interprété­es avec une approche personnell­e. C’est ça la grandeur et la beauté de la musique. On peut lui apporter, en toute liberté, sa propre interpréta­tion.

« Et j’espère qu’à leur tour les gens vont partir dans leur bulle à eux, en l’écoutant. »

Sur ce nouvel album, on retrouve notamment des pages d’erich Wolfgang Korngold entendues dans Les aventures de Robin des Bois, d’howard Shore entendues dans Le Seigneur des anneaux, d’ennio Morricone entendues dans Cinéma Paradiso et Casualties of War, de John Williams entendues dans Mémoires d’une geisha et Far and Away et de John Barry dans Danse avec les loups, mais aussi de Nino Rota dans Roméo et Juliette, de Gabriel Yared dans Le Patient anglais, d’alberto Iglesias dans

Parle avec elle et Joe Hisaishi dans Hana-bi, avec qui elle a participé à une tournée au Japon. L’album comprend également My Heart Will Go On, dans un arrangemen­t de Claude « Mégo » Lemay, directeur musical de Céline Dion, une première collaborat­ion avec lui qui est pour Angèle Dubeau une « vielle amitié ». En bonus, l’album reprend cinq plages de musiques de films, parues sur ses albums antérieurs, dont l’inoubliabl­e thème de La liste de Schindler de John Williams et Conte de fée de François Dompierre. Par goût, Angèle Dubeau a touché au cours de sa carrière, un très vaste répertoire, passant d’un univers à l’autre, du plus classique jusqu’à ces mélodies en- tendues dans les films, « des musiques, dit-elle, qui ont de la viande après l’os ».

« J’en retire autant de plaisir et de fierté, dit-elle. Ça me permet de toucher différents publics et c’est à mon image, à l’image de quelqu’un qui, depuis 35 ans, explore sans limite de choix. »

L’album Angèle Dubeau & La Pietà, Silence, on joue ! sur étiquette Analekta est en magasin depuis quelques jours.

Newspapers in French

Newspapers from Canada