Le Journal de Montreal - Weekend

DIFFICILE D’EMBARQUER

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Film de Rodrigo Garcia.

Avec Glenn Close et Mia Wasikowska.

Parfois, une bonne idée donne un mauvais long-métrage et c’est le cas de cet Albert Nobbs parfois tellement lourd qu’il en devient indigeste.

Rodrigo García (l’excellent Destin de femmes avec Annette Bening) était le réalisateu­r parfait pour une histoire aussi subtile que celle de ce domestique, Albert Nobbs (Glenn Close), qui se révèle être une femme.

Malheureus­ement, l’actrice – qui cosigne également le scénario et la chanson du film –, ne parvient jamais à nous rendre son personnage sympathiqu­e. La vie de Nobbs a tout d’une existence pathétique dans l’irlande du XIXE siècle et le domestique économise chaque sou pour pouvoir s’établir comme buraliste.

En chemin, elle tombe sur un artisan peintre, Hubert Paige (incarné par l’excellente Janet McTeer, qui mérite amplement sa nomination de meilleure actrice de soutien aux Oscars), lui aussi... une femme ! À travers elle, Albert entrevoit la vie sentimenta­le et les choix qu’il/elle pourrait faire, comme de tomber amoureux et de se marier.

Il choisit donc Helen (Mia Wasikowska), amoureuse d’un intrigant (Aaron Johnson), dont le rêve est d’aller aux États-unis. Mais la jeune femme de chambre ne se laisse pas séduire aussi facilement.

Albert Nobbs laisse une impression étrange à la fin des 113 minutes du visionneme­nt : on aurait aimé pouvoir apprécier.

INCOMPRÉHE­NSIONS

Le scénario donne l’impression de contenir des sous-entendus et des subtilités, mais sans jamais nous en donner les clés. Sans être idiote, j’ai parfois besoin qu’on m’explique un peu certaines choses. Ainsi, on ne comprend pas très bien la décision d’albert de subitement prendre une femme, de la même manière qu’on ne saisit pas tous les sacrifices qu’il a dû faire pour pouvoir mener cette vie.

Autre élément qui laisse un peu sur sa faim : la prestation de Glenn Close (nommée aux Oscars). Malheureus­ement, il faut avouer qu’à trop donner à son personnage un air de « je suis en contrôle de tout », elle n’arbore qu’un masque figé par le maquillage et, parfois, je me suis surprise à lui trouver une ressemblan­ce avec Robin Williams (et je peux vous dire que c’est très dérangeant !).

Assiste-t-on à une réelle transforma­tion comme celle de Charlize Theron dans Monstre ou celle de Hilary Swank dans l’inoubliabl­e Les garçons ne pleurent pas ? Il faut, en toute honnêteté, dire que non.

Que reste-t-il donc d’albert Nobbs ? L’envie de lire la nouvelle de George Moore dont le film est tiré parce que, peut-être, qu’on y trouvera toute la poésie qui manque à l’écran.

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