Le Journal de Montreal - Weekend
LE PÈRE, LE FILS ET LE SPORT
∫ Le fils à Jo ∂∂∂
Le fils à Jo de Philippe Guillard livre l’histoire touchante d’un père et de son fils, qui apprennent à se connaître.
Le fils à Jo aurait pu être un longmétrage américain. Après tout, il en possède toutes les qualités : bons sentiments, histoire de famille, code d’honneur, dépassement de soi par le sport, respect de l’autre...
Or, Le fils à Jo est un film tout ce qu’il y a de plus français. Avec Gérard Lanvin dans le rôle de Jo Canavaro, on a droit à un ancien joueur de rugby - lui même fils, petit-fils et arrière-petit-fils de rugby- man - qui veut que Tom (Jérémie Duvall), son adolescent de 13 ans, suive ses traces. Mais le garçon a d’autres ambitions et surtout, ne montre aucune aptitude particulière pour ce sport.
Sur fond de rachat du terrain des Canavaro par une compagnie anglaise et de volonté de Jo de reformer une équipe de rugby dans laquelle jouera Tom, Philippe Guillard en profite pour se livrer à l’exploration de la relation entre le père et le fils.
Le réalisateur et scénariste est luimême un ancien joueur de rugby, devenu scénariste, et il signe ici sa première mise en scène plutôt réussie même si très conventionnelle.
Le tout est habile et humain. Le propos et le message sont universels. Oui, le tout se termine bien. Oui, on a droit à de la camaraderie entre sportifs. Eh oui, Gérard Lanvin excelle toujours dans ces interprétations de « faux dur » au coeur tendre et aux principes moraux inébranlables.
Le fils à Jo est un film qu’on a envie de voir en famille. Et que le fait que le rugby tienne une place non négligeable dans l’histoire ne vous décourage pas. Comme me le faisait remarquer Philippe Guillard, ce sport possède énormément de points communs avec le hockey. Un plus non négligeable qui séduira les pères et leurs fils.