Le Journal de Montreal - Weekend
AU- DELÀ DE LA MUSIQUE
Alexandre Belliard a toujours su qu’il avait un intérêt pour l’histoire, mais c’est en travaillant sur son plus récent album qu’il s’est découvert une véritable passion pour cette discipline. Intitulé Légendes d’un peuple, son nouveau disque, qui se révèl
Alexandre Belliard a les yeux remplis d’étoiles lorsqu’il parle de Légendes d’un peuple, un disque qui relate le parcours de personnages marquants de notre histoire, de LouisJoseph Papineau à Marie Rollet en passant par Pierre Le Moyne d’iberville. « Ça faisait longtemps que je pensais faire quelque chose sur l’histoire du Québec, a expliqué Alexandre. En m’y intéressant, par contre, je me suis découvert un intérêt pour l’histoire de l’ensemble des francophones d’amérique. J’ai pris conscience de l’importance du phénomène francophone à l’époque de la NouvelleFrance. J’ai trouvé ça passionnant. » Comme il a l’habitude de partager ses coups de coeur et ses découvertes avec son entourage, le musicien a cherché un moyen de transmettre sa passion à ses proches et à son public. « Le but, c’est d’éveiller la curiosité. Je lisais des biographies de personnages comme d’iberville, par exemple, et on me disait que ça avait l’air plate. C’est là que je me suis dit que les gens devraient réaliser à quel point notre histoire est passionnante. C’est comme ça qu’est née l’idée de créer de courtes chansons qui pourraient allumer des étincelles. » Celui qui a commencé ses recherches il y a trois ans s’est même lancé dans un baccalauréat en histoire : « À 35 ans, c’est super de pouvoir retourner à l’école. Je sors de chaque cour avec 10 thèmes de chanson. »
COLLABORATEURS PRÉCIEUX
Après avoir présenté le très réussi Des fantômes, des étoiles, en 2010, Alexandre est de retour avec un disque plus sobre, où les textes occupent une place importante. Question de les mettre en valeur, il a d’ailleurs choisi d’aller à l’essentiel, se concentrant uniquement sur des instruments comme la guitare sèche, le piano, le violon et la contrebasse.
« Comme les textes reflètent la racine de notre culture, je voulais qu’on entende seulement de vrais instruments. Je ne voulais pas qu’il y ait de bidouillage électronique », explique-t-il.
Sur ce nouvel album, dont il signe la réalisation et les arrangements aux côtés d’hugo Perreault, Alexandre a fait appel à de nombreux musiciens comme Éric Goulet, Guido Del Fabbro (Pierre Lapointe), Philippe Brault et Richard Séguin. On y retrouve également un texte de Michèle Lalonde, La prise de parole, ainsi qu’une collaboration avec la poétesse amérindienne Joséphine Bacon.
« Richard Séguin a joué une foule d’instruments sur ce disque. En fait, il a joué sur 5 des 11 chansons. J’étais hypercontent, affirme simplement l’artiste, reconnaissant. Je n’aurais pas pu demander mieux. »
Il faut dire que, faute de moyens, Alexandre a dû faire preuve de débrouillardise pour mener à bien son projet. C’est donc par intérêt que les musiciens et les collaborateurs impliqués ont accepté de contribuer à Légendes d’un peuple. C’est aussi pour cette raison qu’il a choisi d’assurer lui-même la distribution de ses disques, ce qui lui a permis de numéroter et de signer (à la main) les 2 000 premiers exemplaires.
LA SUITE
Au cours des prochains mois, Alexandre poursuivra une tournée amorcée en 2011 dans les écoles de la province et les sociétés d’histoire. En plus d’offrir des concerts dans des salles dites « traditionnelles », sachez qu’il accepte également les invitations privées.
« Ce que je fais, en spectacle, c’est que je raconte l’histoire de la localité où je me trouve. Par exemple, si je suis dans une école à Chicoutimi, je vais parler de Roberval. Si je suis à Longueuil, je vais raconter l’histoire de Charles Lemoyne et ainsi de suite. »
À l’automne, le musicien lancera le deuxième tome de Légendes d’un peuple, qui portera sur l’histoire des Acadiens, des Métis de l’ouest et des grands explorateurs.