Le Journal de Montreal - Weekend

« GOON NE FAIT PAS L’APOLOGIE DE LA VIOLENCE » - MARC-ANDRÉ GRONDIN

« Goon est une comédie de hockey créée par de vrais amoureux de hockey », lance Marc-andré Grondin quand on aborde avec lui la question de la violence dans le film.

- Maxime Demers

« Goon ne fait pas l’apologie de la violence, au contraire. La violence dans le film est tellement exagérée que c’est clair que c’est une grosse caricature.

« Les gars qui ont fait ce film sont tous des gros maniaques de hockey. On est très critiques envers le hockey. Malheureus­ement, le combat est l’élément le plus excitant pour les spectateur­s qui ne tripent pas sur le sport du hockey en tant que tel. C’est la raison pour laquelle la LNH mise là-dessus pour vendre le hockey aux Américains. Mais nous, ça nous fait plus triper de voir quatre buts de Lars Eller que quatre bagarres dans le même match. »

Grondin s’offusque que des commentate­urs sportifs aient questionné dans Le Journal la pertinence de Goon - souvent décrit comme un « Slap Shot version 2012 » - en se basant sur sa bande-annonce. Une bande-annonce qui, il faut le dire, mise beaucoup sur les scènes de bagarres et de violence du film.

« La bande-annonce est à l’image de ce que Gary Bettman essaie de vendre de la LNH aux États-unis, clame l’acteur.

« Bettman essaie de vendre un spectacle, un cirque. En fait, le film reprend sur le ton de la comédie les thèmes que la LNH met de l’avant, mais de façon sérieuse. Quand Bettman essaie de mettre de l’avant les combats et refuse de pénaliser plus les gestes violents sur la patinoire, il transforme le hockey en un show de gladiateur­s. »

DRÔLE, MAIS TRISTE…

Pour lui, derrière son ton comique, Goon met la lumière sur certains éléments tristes du métier de hockeyeur :

« Je trouve qu’au final, Goon est un film excessivem­ent triste. Ce n’est pas juste une comédie. Il y a un fond hyper dramatique. Les personnage­s sont tous tristes. Ils représente­nt une réalité dans le monde du hockey qui n’est vraiment pas drôle : la pression qu’un jeune joueur talentueux peut avoir, l’accès à la drogue, aux partys et aux filles. Cette pression peut devenir extrêmemen­t néfaste si le joueur n’est pas bien encadré. »

Même s’il se trouve à Prague depuis un mois, Marc-andré Grondin est au courant de tout ce qui se passe dans le monde du Canadien et sur la planète hockey en général.

« Oui, je sais que Scott Gomez a marqué son but, lance-t-il en riant.

« Je suis un maniaque de sport et je bouffe du hockey tout le temps. Je serai d’ailleurs le premier à me réjouir que la LNH bannisse les bagarres sur la glace. Mais ils ne le feront pas, malheureus­ement. Pas sous le règne de Gary Bettman, en tout cas. C’est un sport qui est devenu beaucoup trop dangereux pour rien. »

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