MARIE-CHANTAL TOUPIN

reprend des succès québécois

Depuis quelques jours, Marie-chantal Toupin s’est installée derrière le micro d’un petit studio montréalais. Guidée par son indispensable réalisateur Guy Tourville, la chanteuse reprend à sa façon une douzaine de « chanson de l’année » des années 1973 à 1990, pour son album de reprises, qui laisse redécouvrir tout le grain chaleureux de sa voix.

Devant l’équipe du Journal de Montréal, la chanteuse s’exécute entre les murs du studio Tangerine. C’est le premier jour de sa séance d’enregistrement (lundi dernier). Marie-chantal interprète J’t’aime tout court, de Nicolas Ciccone. Dans sa bouche, les paroles de l’auteur-compositeur prennent un autre sens, un nouveau feeling. Repris dans un registre différent, le succès de Nicolas Ciccone semble renaître, la voix grave et rauque de la chanteuse lui apporte une touche sensuelle et touchante.

Marie-chantal, un peu nerveuse, à l’idée de chanter aussi intimement devant les journalistes, est fière de son coup. Elle sait que sa version de J’t’aime tout court est excellente. Son large sourire en témoigne.

Durant plusieurs jours, la chanteuse répétera et reprendra quelques-unes des plus populaires chansons du Québec. Encore et encore de Laurence Jalbert, Un beau grand bateau de Gerry Boulet, Father on the go de Kevin Parent, L’amour est dans tes yeux de Martine Saint-clair, Si j’étais un homme de Diane Tell, On jase de toi ( Le p’tit gars d’à côté) de Noir silence, Cache-cache écrite par Lynda Lemay et récemment popularisé par Maxime Landry.

Elle compte même s’attaquer à des pièces colossales comme Je ne suis qu’une chanson de Ginette Reno et Le temps des cathédrales de Bruno Pelletier. Elle reprendra aussi Je sais, je sais de Marjo, même si, souvent, on a comparé les deux chanteuses. Il est même possible qu’elle chante à son tour Une colombe de Céline Dion.

« C’est tout un défi de reprendre ces succès-là, avoue-t-elle, des succès que tout le monde connaît, interprétés par ces artistes-là, de rendre justice à ses hits-là.

« Ça met de la pression, ajoute-t-elle. Le défi sera de les refaire à ma manière et je sais qu’avec Guy on va trouver le son approprié qui me convient, sans dénaturer les chansons. »

Guy Tourville qui collabore avec Marie-chantal Toupin depuis le lancement de son premier album éponyme, en 2000, connaît la chanteuse par coeur. Quand il dit que cet album de reprises sera un de ses plus intimes et qu’il sera touchant, on peut se fier à lui.

« On va laisser beaucoup de place à la voix, dit-il, accompagnée de cordes et d’un piano. Marie a plus souvent enregistré des chansons rock et énergiques, alors que son timbre de voix gagne à être connu.

« Après 12 ans de collaboration, ajoute-t-il, quand on a encore des frissons en entendant une chanteuse chanter, c’est bon signe. »

Depuis son tournant rock, MarieChantal Toupin a concocté tous ses albums avec Guy Tourville (et son gérant Eduardo Da Costa).

« La première fois que je l’ai rencontrée, j’ai su tout de suite que je voulais travailler avec Marie-chantal, raconte-t-il, devant une Marie-chantal étonnée. À cause d’une seule petite phrase.

« Vers la fin de la journée, Marie m’a dit : “Il est cinq heures. Si ça ne te dérange pas, j’aimerais ça m’en aller, parce que mon chum (à l’époque Eduardo Da Costa) m’attend à la maison. À ce moment précis, j’ai su que j’avais affaire non pas à une star, mais à une vraie personne qui se soucie des autres.” »

« Moi, j’ai planté un clou sur un de ses murs, de renchérir Marie-chantal, et j’ai dit à Guy : « Ce sera pour accrocher notre disque d’or, pour 50 000 exemplaires vendus. Ça ne s’est pas produit avec le premier album, mais on l’a fait avec Maudit bordel (plus de 190 000 exemplaires). » L’album de reprises de Marie-chantal sortira le 10 avril. La chanteuse nous promet une pochette d’album hors de l’ordinaire. La chanteuse sortira aussi un nouvel album de chansons originales à l’automne et elle sera une des interprètes de l’album collectif Elles chantent Cabrel.