Le Journal de Montreal - Weekend

« JEAN DUJARDIN EST DEVENU UNE VEDETTE FRANÇAISE GRÂCE À UN GARS, UNE FILLE »

- Marc-andré Lemieux Le Journal de Montréal

1999. Guy A. Lepage assure la distributi­on des rôles dans l’adaptation française d’un gars une fille. La tâche s’avère difficile. Pour l’accomplir, il s’entoure des deux productric­es de l’émission, Hélène Jacques et Isabelle Camus. Ensemble, ils arrêtent leur choix sur deux paires d’acteurs. L’une d’elles est formée d’alexandra Lamy et Jean Dujardin. Inconnu du grand public, le tandem impression­ne

néanmoins le panel d’experts.

« C’était un excellent mix, se souvient l’auteur de la série. C’était le couple idéal. On avait l’impression qu’on tenait quelque chose. » Guy A. Lepage se souvient des raisons pour lesquelles Jean Dujardin avait retenu son attention. « J’ai écrit Un gars, une fille pour un humoriste qui sait jouer et une actrice qui peut être comique, souligne-t-il en entrevue au Journal de Montréal. À l’époque, Jean Dujardin faisait partie d’un groupe d’humour. Il était drôle, il avait une belle gueule, il était charismati­que… Il avait l’air d’un ado qui refuse de vieillir. C’était le candidat idéal. »

UN SUCCÈS MONSTRE

Jean Dujardin a tenu l’affiche d’un gars, une fille pendant quatre ans à la télévision française. Chaque soir, les mésaventur­es de Chouchou et Loulou attiraient 5 millions de fidèles avant le journal de 20 h sur les ondes de France2. La série a pris fin en 2003 après 4 500 sketches réunis en 486 épisodes de 6 minutes chacun. Elle a par la suite été rediffusée sur France 4 et Téva, avant de trouver refuge sur M6, où elle est présentée sept jours par semaine.

« Jean Dujardin est devenu une star grâce à Un gars, une fille, confirme Guy A. Lepage. Mais s’il s’est rendu jusqu’aux Oscars, c’est grâce à son immense talent. Son succès, il ne le doit à personne d’autre que lui. »

Guy A. Lepage a eu la chance de jouer quelques scènes avec Jean Dujardin au début des années 2000, à l’occasion du tournage d’une émission spéciale d’un gars, une fille. L’épisode relatait le périple français de Guy et Sylvie. Un séjour sur le vieux continent au cours duquel ces derniers rencontrai­ent leurs pendants français, Jean et Alex.

« On a eu beaucoup de plaisir à faire ça, indique-t-il. C’est très spécial pour Sylvie et moi de jouer nos propres rôles devant Jean et Alex… On était très émus. C’était très particulie­r comme moment. » Guy A. Lepage et Jean Dujardin ont gardé contact depuis ce temps, mais en raison de leurs emplois du temps plutôt chargés, ils ne se voient pas très souvent. « Chaque fois qu’il vient à Montréal, on va prendre un verre, dit Guy A. Je l’ai félicité sur Twitter pour sa nomination aux Oscars. Je suis un grand fan. Je trouve que c’est un excellent acteur. Je l’ai beaucoup aimé dans 99 francs. C’est là que j’ai vu qu’il était beaucoup plus qu’un humoriste qui peut jouer : c’est un grand comédien. Et il est loin d’avoir fini. Il n’a même pas 40 ans. »

POUR DUJARDIN ET FALARDEAU

N’eût été la présence de Philippe Falardeau et Jean Dujardin, Guy A. Lepage n’aurait pas suivi la course aux Oscars cette année. « S’ils n’étaient pas là, je m’en torcherais ! Ça ne m’intéresse pas beaucoup », dit-il. Grand amoureux du cinéma d’ici, l’animateur de Tout le monde en parle croit que le public et la presse s’intéressen­t trop aux films américains. « Je pense que le meilleur cinéma au monde ne se fait pas aux États-unis, loin de là. Mes films préférés sont rarement américains. Ils en font des bons, mais c’est une industrie qui ne m’intéresse pas. » La question qui tue: dimanche soir, regardera-t-il les Oscars ou Tout le monde en parle? « Je vais pitonner entre 23 h et minuit, à l’heure où ils remettent les gros prix. Mais sinon, je trouve que c’est un gala interminab­le. »

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OSS 117 : Rio ne répond plus
Un gars une fille
Brice de Nice OSS 117 : Rio ne répond plus Un gars une fille

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