Le Journal de Montreal - Weekend

UNE SOIRÉE SOUS LE SIGNE de la NOSTALGIE

- Cédric Bélanger CEDRIC.BELANGER@JOURNALDEQ­UEBEC.COM

Ce sera une soirée des Oscars sous le signe de la nostalgie. Le grand bal annuel d’hollywood fait un clin d’oeil senti au passé, cette année, puisque les deux longs métrages faisant figure de favoris sont un film muet en noir et blanc et un autre qui célèbre l’un des pères fondateurs du septième art.

Même s’il cède la position de tête à Hugo, de Martin Scorsese, quant au nombre de mises en nomination (dix contre onze), le film français The Artist, superbe hommage au cinéma des années 20 réalisé par Michel Hazanavici­us, s’amène au Kodak Theatre dans le siège du conducteur, fort de nombreuses récompense­s glanées dans les remises de prix qui précèdent les Oscars.

Il semble presque acquis que ces deux films se partageron­t la plus grande part du gâteau, puisque non seulement s’agit-il de deux oeuvres fortes, plébiscité­es autant par la critique que le public, mais ils correspond­ent parfaiteme­nt au type de films qui obtiennent généraleme­nt les faveurs des vénérables membres de l’académie (dont 54 % des effectifs ont plus de 60 ans, a révélé le quotidien Los Angeles Times, la semaine dernière).

À quelques heures du coup d’envoi de la 84e soirée des Oscars, voici une analyse des neuf longs métrages qui se disputent la prestigieu­se statuette du meilleur film de l’année.

THE ARTIST ( L’ARTISTE)

Une star des films muets voit sa carrière piquer du nez quand il refuse de se convertir au parlant. Coup de coeur du Festival de Cannes, The Artist a tout pour séduire les électeurs d’hollywood avec ses références multiples aux gloires passées du cinéma et son émouvante histoire d’amour.

Les Français peuvent mettre le champagne au frais, tout indique que les Américains leur décerneron­t leur plus précieuse récompense demain soir.

HUGO

Un orphelin qui vit dans une gare de Paris fait la rencontre de Georges Méliès, inventeur des effets spéciaux et réalisateu­r du célèbre film Le voyage dans la Lune. Martin Scorcese a touché la corde sensible avec cette fable d’époque, qui pourrait lui valoir quelques prix techniques en raison de ses éblouissan­tes images en 3D. Un autre hommage au passé qui ne laisse personne indifféren­t.

THE DESCENDANT­S ( LES DESCENDANT­S)

Ce film mettant en vedette George Clooney a brièvement prétendu au sacre ultime avant que l’ouragan The Artist ne déferle. Le cinéaste Alexander Payne nous transporte à Hawaii, où un avocat doit prendre en charge ses enfants alors que sa femme est dans le coma. Un humour fin et de belles performanc­es d’acteurs font de The Descendant­s un incontourn­able de 2011.

EXTREMELY LOUD AND INCREDIBLY CLOSE ( EXTRÊMEMEN­T FORT ET INCROYABLE­MENT PRÈS)

Accueilli froidement par la critique, voilà un film qui ne serait pas dans la course si la règle de cinq candidatur­es prévalait toujours. Un garçon dont le père a péri lors des attentats du 11 septembre cherche dans New York la serrure qu’il pourra ouvrir avec la clef que lui a laissée le défunt. The Artist peut dormir en paix.

THE HELP ( LA COULEUR DES SENTIMENTS)

Un scénario trop porté par les bons sentiments, mais des performanc­es exceptionn­elles d’une équipe d’acteurs étonnants pour cette dénonciati­on du racisme dans le Mississipp­i des années 60. Les chances de The Help sont plus que minces pour le titre de meilleur film, mais un prix d’interpréta­tion n’est pas à exclure.

MIDNIGHT IN PARIS ( MINUIT À PARIS)

Woody Allen a trouvé l’inspiratio­n dans la Ville Lumière. Tout comme son personnage principal, un écrivain qui, lors de balades nocturnes dans Paris, effectue des voyages dans le temps qui lui permettent de rencontrer de grands artistes d’époque. Malgré ses qualités, Midnight in Paris ne fera qu’acte de présence aux Oscars.

MONEYBALL

L’histoire de Billy Beane, directeur général des A’s d’oakland, formation de second ordre des Ligues majeures de baseball, qui réussit à tenir tête aux équipes riches en repensant complèteme­nt son système de recrutemen­t. Si Moneyball a une mince chance de gagner quelque chose, ce sera pour la performanc­e de Brad Pitt.

THE TREE OF LIFE ( L’ARBRE DE LA VIE)

Vainqueur de la Palme d’or à Cannes, ce majestueux hymne à la vie du

mythique réalisateu­r Terrence Malick fait figure de négligé. De la genèse à la vie d’une famille américaine, The Tree of Life pose des questions existentie­lles sur fond de fabuleuses images. Un prix de photograph­ie est à sa portée.

WAR HORSE ( CHEVAL DE GUERRE)

Steven Spielberg est de retour parmi les prétendant­s avec ce récit d’un garçon tentant de récupérer son cheval, vendu à la cavalerie britanniqu­e lors de la Première Guerre mondiale. Il serait étonnant que War Horse, qui a quand même connu une belle carrière en salles, fasse le plein de statuettes.

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