Le Journal de Montreal - Weekend
GRANDS FAVORIS
Meryl Streep et Jean Dujardin
Après avoir joué le rôle de l'ex-première ministre du Royaume-uni Margaret Thatcher dans La dame de fer, tout indique que l'actrice Meryl Streep sera couronnée reine des Oscars si la statuette que tous lui promettent lui tombe dans les mains, demain soir.
Impeccable comme à son habitude sous les traits de la politicienne britannique, Streep est donnée grande favorite pour gagner un troisième oscar en carrière, après ceux obtenus pour le meilleur second rôle en 1980 ( Kramer contre Kramer) et la meilleure actrice en 1983 ( Le choix de Sophie). Il s'agit de sa dix-septième mise en nomination aux Oscars, un record.
L'interprétation convaincante de Streep jumelée au travail extraordinaire de l'équipe de maquilleurs donne une Margaret Thatcher plus vraie que nature.
COMPÉTITION
Même si une surprise apparaît hautement improbable dans cette catégorie, personne ne sourcillerait si Michelle Williams, dans la peau de la flamboyante Marilyn Monroe, était l'heureuse élue. Le couronnement de Roo- ney Mara, qui s'est appropriée avec conviction le rôle de Lisbeth Salander, dans Millenium, serait réjouissant, ne serait-ce que parce qu'il tournerait les projecteurs vers une des plus brillantes jeunes actrices de Hollywood. Les chances de Glenn Close et Viola Davis semblent plus que minces. Par ailleurs, si plusieurs ont remarqué l'absence de Tilda Swinton, grandiose dans We Need To Talk About Kevin, il importe aussi de signaler celle de Kirsten Dunst, lauréate du prix d'interprétation à Cannes pour son jeu troublant dans Melancolia.
DUJARDIN ET LES AUTRES
Du côté des hommes, le tapis rouge semble se dérouler sous les pieds de l'acteur français Jean Dujardin. Vainqueur du prix d'interprétation à Cannes et gagnant d'un Golden Globe, Dujardin offre une performance éclatante dans le film coup de coeur de l'année, L'artiste. Même la controverse entourant les affiches publicitaires osées du film Les infidèles ne semble pas constituer un obstacle à sa marche
vers le lutrin central de la scène du Kodak Theatre. S'il l'emporte, Jean Dujardin pourra se vanter d'avoir écarté deux des plus immenses vedettes du cinéma américain, George Clooney et Brad Pitt, qui feraient tous deux des oscarisés méritants pour leurs rôles dans Les descendants et Moneyball.
On accorde très peu de chances à Demian Bichir et Gary Oldman de causer une surprise dans cette catégorie. Dans un cas comme dans l'autre, ce sera meilleure chance la prochaine fois.
OMISSIONS REMARQUÉES
Comme dans le volet féminin, certaines omissions ont fait tiquer les cinéphiles et les journalistes. Au premier rang, celle de Michael Fassbender, qui offre une performance remarquable dans La honte. Les membres de l'académie ont certainement été rebutés par les scènes de sexe très crues de ce film qui a complètement été oublié aux Oscars.
D'autres ont aussi déploré que l'acteur Ryan Gosling ne figure pas parmi les nommés. Présent dans trois longs-métrages majeurs de la dernière année, Gosling aurait pu prétendre à une mise en nomination pour son rôle de conducteur énigmatique dans Sang froid.