Le Journal de Montreal - Weekend

LA CHINE DÉLIE LES CORDONS DE LA BOURSE

Reconstitu­tion historique fidèle, décors à couper le souffle, costumes somptueux et 100 millions de budget font de The Flowers of War le film chinois le plus ambitieux de l’histoire. Le plus rentable à ce jour aussi.

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Le réalisateu­r Zhang Yimou est bien connu en Amérique du Nord. C’est lui qui avait signé le très beau Héros avec Jet Li ou encore Le secret des poignards volants. C’est lui également qui avait dirigé la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, en 2008.

Cette fois, il a décidé de se pencher sur un épisode de l’histoire de son pays : le massacre perpétré par les Japonais dans la ville chinoise de Nankin, en 1937.

Pour tenir le rôle de John Miller, un croque-mort américain qui endosse les vêtements d’un prêtre et tente de sauver des enfants et des prostituée­s de la mort et du viol, Zhang Yimou a choisi Christian Bale, acteur oscarisé l’an dernier pour son rôle dans Le coup de grâce.

Et, si c’est la première fois en 100 ans d’histoire de cinéma chinois qu’une vedette américaine obtient un rôle principal, The Flowers of War est une espèce de retour aux sources pour Christian Bale, dont la carrière avait débuté par L’empire du soleil, de Steven Spielberg, quand il avait à peine 13 ans.

« Je savais que le tournage de The Flowers of War serait une expérience intéressan­te, a dit l’acteur. Le sujet du film résonne chez beaucoup de gens. De plus, je n’allais pas laisser passer l’occasion de tourner dans une production chinoise ! »

Adaptation du roman de Geling Yan, The Flowers of War est aussi l’histoire d’un homme qui se métamorpho­se en raison des événements. « John Miller est basé sur quelques vrais Américains, mais c’est aussi un personnage fictif. Il est littéralem­ent balayé par les événements autour de lui et cela le transforme. Quand il arrive à Nankin, il ne se soucie de rien ni de personne. Au fur et à mesure de ces journées de conflit, il se transforme en quelqu’un de plus grand, de profondéme­nt soucieux du sort de ceux qui l’entourent. »

ADAPTATION EXTRÊME...

« Pouvez-vous imaginer le fait d’arriver à Nankin, dans un pays étranger et d’être entouré de centaines de personnes qui ne parlent que chinois », s’est rappelé Zhang Yimou, décrivant la manière dont Christian Bale s’est intégré rapidement à l’équipe.

Comme le confiait le comédien, il n’y avait pas de traducteur sur le plateau ! « Malgré nos différence­s, nous avons parfaiteme­nt communiqué. J’ai été extrêmemen­t surpris de découvrir que seuls quelques mots sont nécessaire­s pour vraiment comprendre quelqu’un, le connaître et l’apprécier. »

Autre fait inusité : le cinéaste a choisi des gens qui ne sont pas des acteurs profession­nels. Christian Bale a d’ailleurs eu peur que certaines scènes particuliè­rement violentes soient pénibles pour les écolières adolescent­es.

« Le plus dur a été de voir ces filles de 12 ou 13 ans en train de pleurer les premiers jours. Mais quand Xinyi [Zhang Xinyi incarne l’étudiante principale] m’a regardé après une séquence plutôt rude en me faisant un clin d’oeil, j’ai réalisé qu’elle était capable de s’extraire du tournage. »

Pour l’acteur américain, le tournage – qui a duré six mois – a été une aventure enrichissa­nte, dont il se souviendra longtemps. « Quand on oeuvre avec des gens qui sont dédiés à ce point-là, c’est contagieux. Nous avons travaillé sept jours par semaine sur d’immenses plateaux... C’était beaucoup de travail, mais l’ambiance était détendue. »

Soulignons que, en 17 jours, The Flowers of War a amassé 83 millions au box-office chinois, ce qui en fait déjà le film le plus rentable de l’année là-bas. The Flowers of War a pris l’affiche hier au Québec.

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