Le Journal de Montreal - Weekend
PATRICE SAUVÉ PRIS D’UN GRAND VERTIGE
Après six ans d’absence en création télé, Patrice Sauvé a été pris d’un grand Vertige, une série de six épisodes qu’il a tournée pour Série + et qui vous tiendra en haleine jusqu’au bout. Pour y parvenir, le réalisateur s’est inspiré des vieux films de Cl
La série Vertige sera présentée à Série + dès le 15 mars. Dès le premier épisode Fanny Mallette dans la peau de Daphnée Roussel, tombe du chic balcon de son appartement et atterrit sur le toit d’une voiture. Alors qu’elle se retrouve dans un profond coma, l’univers de ses proches bascule. Chacun veut savoir si Daphnée s’est suicidée ou si quelqu’un l’a poussée dans le vide, si on doit la débrancher ou non, au risque de perdre une alléchante transaction d’affaires. Jusqu’à la fin, Patrice Sauvé, s’est arrangé pour captiver les téléspectateurs.
« J’espère garder les gens en haleine jusqu’au dernier épisode, c’est certain, confirme-t-il. C’est ce que la télé offre de plus le fun ; l’attente d’une semaine à l’autre pour découvrir l’intrigue et les questionnements entre les pauses publicitaires. »
Pour intriguer les téléspectateurs sans brouiller inutilement les pistes, Patrice Sauvé a fait ses devoirs.
« J’ai pris bien soin de regarder des vieux polars français de Chabrol et Miller des années 70 et 80, dit-il, de comprendre leur rythmique soutenue mais pas vite, leur tension perpétuelle.
« Tant qu’à m’inspirer, j’ai choisi les meilleurs, poursuit-il. J’ai voulu savoir comment ces cinéastes tenaient les ficelles, jouaient de l’ambiguïté au niveau du jeu des personnages pour révéler des brides d’intrigues et avancer dans la construction dramatique. »
SECRETS DE FAMILLE
Après Grande Ours et La vie, la vie, Patrice Sauvé a travaillé en publicité et sur la troisième saison de Les Parent. Mais en création pure, Vertige est sa première série depuis 2006.
« Ça fait du bien, vous n’avez pas d’idée à quel point ça fait du bien, avoue-t-il. Mon métier est de raconter des histoires. Je ferais ça tous les jours. »
Vertige tombait bien et tout plaisait au réalisateur, dans cette histoire de famille créée par Michelle Allen ( Destinées).
« J’adore les intrigues et les secrets de famille, avoue-t-il. J’adore emmener le spectateur sur les chemins d’une enquête. Et puis, le texte est d’une efficacité narrative incroyable. À chaque fois qu’une pause arrive, on se demande ce qui va se passer au retour.
« En même temps, j’adore parler des êtres humains un peu tout croches qui essaient de faire de leur possible, comme dans La vie, la vie. J’aime entrer dans la vie de personnages qui ont des choses à cacher, sans être nécessairement machiavéliques. »
ABANDON ET INSTINCT
Patrice Sauvé a tourné Vertige au printemps dernier, avec un budget de 500 000 dollars par épisode. Pour faire vivre son personnage principal, Daphnée, qui dès le début est dans le coma, pour la rendre lumineuse, il a beaucoup utilisé le flashback qui nous entraîne ai-
sément du passé au présent.
Le réalisateur s’est entouré d’anciens et nouveaux amis comédiens : Normand Daneau qu’il connaît depuis l’aventure de La vie, la vie, en 1999, Fanny Mallette qui jouait dans Grande Ourse et Maude Laurendeau dans L’héritière de Grande
Ourse.
Il s’est aussi entouré d’une « petite découverte », Marilyn Castonguay qu’il a connue à l’école de théâtre et de comédiens avec qui il voulait travailler depuis longtemps, Patrick Hivon, Noémie Godin-vigneault, Monique Spaziani et surtout « le toujours très bon » Germain Houde qu’on vient de voir mourir dans La Promesse.
Tous les comédiens ont fait confiance à Patrice Sauvé, ont fait acte de foi.
« Ça prend quelqu’un qui mène le bateau et dans ce cas-ci c’était moi, déclare le réalisateur. J’avais de l’assurance et je crois que les comédiens l’ont senti. Ils ont embarqué. Ils se sont abandonnés et moi j’ai fait confiance à mon instinct, comme jamais auparavant. »
Vertige sera présenté dès le 15 mars à 20 h à Séries+.