Le Journal de Montreal - Weekend
AU TRAVIAL COMME EN AMOUR
Anik Jean n’a pas fait languir Patrick Huard bien longtemps quand il lui a demandé de composer la musique de son nouveau one-man-show. « J’espérais qu’il pense à moi », dit-elle en entrevue.
Mêler boulot et vie amoureuse n’effrayait pas la chanteuse. Et pour cause. Huard et elle se sont rencontrés pour la première fois dans un contexte professionnel : le party des fêtes d’éric Lapointe. Elle chantait dans le spectacle ; il en signait la mise en scène. Leur union s’est ensuite matérialisée sur le plateau de tournage de Filière 13. Elle jouait dans le film ; il le réalisait.
Anik Jean et Patrick Huard n’ont pas laissé leur relation mettre un frein à leur collaboration au travail. À l’été 2010, la rockeuse recrutait les services de son chum pour tourner le clip de Je
sais, une chanson tirée de son dernier album.
« Travailler avec lui, c’est facile, dit Anik Jean. Il est vraiment généreux. Ça te donne envie de donner le meilleur de toi-même. C’est un artiste complet ; c’est un cinéaste, un comédien, un metteur en scène, un humoriste… Il touche à tout ! »
L’étincelle qui jaillit dans le regard de la chanteuse aussitôt qu’elle parle de son mari n’est pas artificielle. Il fallait la voir au Théâtre du Vieux-terrebonne lorsque celui-ci répétait son spectacle le mois dernier. Debout derrière les consoles, elle aurait pu éclairer la salle au complet, tellement ses yeux brillaient chaque fois que l’auditoire s’esclaffait.
« Travailler pour quelqu’un d’autre que soi, c’est un gros challenge. Travailler pour son chum, c’est pire ! Je me mets beaucoup de pression. Je veux que ce soit la meilleure affaire pour lui. Je veux que ça soit sur la coche. Je veux que ça crée un impact. Je le trouve tellement hot, mon mari. Je ne sais pas si je me mettrais dans cet état-là pour un autre artiste, mais pour lui, je ferais n’importe quoi. »
INSPIRATION WESTERN
Anik Jean s’est inspirée des westerns spaghettis de Sergio Leone pour concevoir les musiques du Bonheur… et particulièrement celles qui accompagneront l’entrée en scène de Rogatien, le célèbre personnage de l’humoriste. Il s’agit d’une thématique qui n’est pas étrangère à l’auteure-compositrice-interprète. Les titres de ses deux premiers opus, Le
Trashy Saloon et Le ciel saigne le martyre, proposaient des airs qui évoquaient ceux du compositeur fétiche du cinéaste italien, Ennio Morricone.
« J’ai toujours écrit en fonction du visuel. Des fois, je vois le clip avant même d’avoir fini la chanson », dit Anik Jean.
La chanteuse se souvient de la première fois qu’elle a voulu faire entendre les ébauches de ses mélodies à son mari. « J’étais tellement stressée ! Les maquettes étaient prêtes, mais je voulais repousser ça au lendemain. On s’est obstinés pendant quelques minutes et j’ai fini par céder », raconte-t-elle.
Heureusement, le fruit des efforts de la jeune femme de 34 ans a ravi le principal intéressé. « On est sur la même longueur d’onde. C’est génial », sourit-elle.
Habituée à écrire des chansons respectant la forme couplet-refrain, Anik Jean s’est beaucoup plu à créer les musiques du one-man-show le plus attendu de 2012. « C’est tellement un autre univers. Tu n’as pas de barrières. Tu n’as pas besoin de formater une chanson pour qu’elle passe à la radio… C’est extrêmement libérateur comme démarche. C’est comme écrire de la musique de film. J’ai toujours su que j’allais en faire un jour, mais je ne savais pas quand. »
UN NOUVEL ALBUM
Bien qu’elle travaille à la création du nouveau spectacle de son amoureux, Anik Jean n’a pas délaissé sa carrière musicale pour autant. La chanteuse a presque fini l’enregistrement de son quatrième album, lequel devrait voir le jour d’ici la fin de l’année.
« Ce sera un disque très rock, révèle-telle. Pour le précédent, j’étais dans un trip personnel : je venais de tomber en amour, j’étais dans une phase romantique. Cette fois-ci, je reviens à mes sources. »
Cette annonce en surprendra plusieurs, car la plupart des titres qui figureront sur le disque ont été écrits pendant sa grossesse. « Tout le monde me dit : “T’as écrit ton album pendant que t’étais en-