Le Journal de Montreal - Weekend
DE RETOUR À PARIS… 40 ANS PLUS TARD
L’oeuvre légendaire de Michel Tremblay revient dans la Ville lumière, au réputé Théâtre du Rond-point. Après plus de 120 représentations au Québec, le Belles-soeurs musical de RenéRichard Cyr et Daniel Bélanger espère conquérir le public français.
Les comédiennes de Belles-soeurs et leurs familles prendront toutes l’avion ce soir, pour Paris. Au moment des entrevues avec le Journal, les interprètes en étaient aux derniers préparatifs pour le voyage.
« Je suis dans le jus ! C’est beaucoup d’organisation, dit Guylaine Tremblay. Et il faut continuer de travailler à travers ça. Là, pas mal tout est organisé, les écoles sont averties. Mais il y a plein d’affaires auxquelles il faut que tu penses. Il y a une de mes filles qui a un tournoi de handball. Il faut s’organiser avec le papa et les gardiennes. Avec les autres filles, on s’est dit qu’on allait respirer quand on serait dans l’avion. »
AVEC LES ENFANTS
Dans la distribution, plusieurs comédiennes sont des mères de famille. Étant donné que ce sera la semaine de relâche, la semaine prochaine, une douzaine d’enfants prendront l’avion ce soir, avec leurs mères. Ils resteront à Paris jusqu’à samedi prochain.
« C’est une occasion en or pour eux de découvrir Paris, dit Marie-thérèse Fortin. Avec les appartements que l’on va toutes avoir, c’est plus facile. Moi, ma fille amène une copine et elle est tout excitée. Mon mari va s’occuper des filles de Guylaine et des miennes. »
Elles qui habiteront toutes dans le cinquième arrondissement, les comédiennes ont bien hâte d’avoir leur petite routine parisienne.
« Dans la vie, quand est-ce que tu as l’occasion d’aller travailler à l’étranger ? Demande Hélène Major. En même temps, j’ai de la misère à me voir là-bas. C’est trop de l’inconnu. Je n’ai pas prévu grand-chose sur les cinq semaines, car il y a une grande marge d’inconnu. »
LES RUES DE PARIS
Guylaine Tremblay est allée souvent à Paris et elle mentionne que son plaisir est de marcher dans les rues de la ville. « C’est la façon la plus agréable d’être à Paris. Marcher dans les rues, c’est fabuleux. Même si mon appartement sera à environ trois quarts d’heure du théâtre, j’ai bien l’intention de m’y rendre à pied. Ça va me donner une grande sensation de liberté. »
« En étant cinq semaines là-bas, on va avoir le temps de se déposer, poursuit-elle. Dès les premiers jours, on va connaître le spot à croissants, le café et où l’on va chercher notre journal. Ça va être une petite vie de quartier. Et c’est sûr qu’il va y avoir des activités de filles, comme d’aller visiter les parfumeries. J’ai bien l’impression que nous allons toutes arriver dans le rouge ! »
TROUPE ORIGINALE
Des quatre comédiennes interrogées, seule Guylaine Tremblay a déjà joué à Paris, dans le passé. « J’ai joué la pièce Durocher le milliardaire, de Robert Gravel, il y a 10 ou 12 ans, dit-elle. Ça avait super bien marché. » De son côté, MarieThérèse Fortin a déjà joué en France, sans toutefois passer par Paris.
Pour Marie-évelyne Baribeau, cette nouvelle aventure française est d’autant plus excitante qu’elle rassemblera la troupe originale de Belles-soeurs. Kathleen Fortin, qui avait délaissé ses comparses pour jouer au Quat’sous, et Janine Sutto seront de retour.
« C’est l’équipe à la base de la création, dit Marie-évelyne. C’est avec elles qu’on a eu les premières excitations. Juste de se retrouver là-bas toutes ensemble, c’est immense. Je les aime toutes d’amour. »
Janine Sutto, qui était de la pièce originale Les Belles-soeurs au Québec, en plus de l’avoir joué à Paris, retournera présenter le spectacle dans sa ville natale. « C’est émouvant pour nous d’y aller avec une actrice qui était là à partir de la création », dit Guylaine Tremblay.
VIE D’ACTRICE
Même si elles essaieront de profiter des charmes de la Ville Lumière, les comédiennes s’entendent toutes pour dire que le voyage à Paris n’en sera pas un de vacances.
« Ça va être une vraie vie d’actrice, dit Guylaine. On va jouer cinq fois par semaine. Il y a même une semaine où l’on va jouer six fois. C’est très demandant vocalement. Après les spectacles, on va se coucher tard et on va pouvoir dormir le matin. Ça va aussi être le repos de la mère de famille. De ne pas avoir cette responsabilité-là, ça va me rappeler du temps où je jouais au théâtre et que j’avais juste moi à m’occuper. »
« C’est un spectacle très demandant au niveau de l’énergie, indique Hélène. On chante beaucoup et même dans les dialogues parlés, on crie. Aussi, on est toujours sur scène. On entre au début de la pièce et on sort à la fin. Et à Paris, il n’y a pas d’entracte. Au Québec, on a toujours un entracte. »
TOURNÉE EUROPÉENNE
Durant le mois de représentations au Rond-point, plusieurs diffuseurs de spectacles du Luxembourg, de la Suisse et de la Belgique viendront décider s’ils achètent le spectacle. Est-ce que les comédiennes seraient prêtes à partir en tour-
née européenne après l’aventure parisienne ?
« Je pense que la plupart d’entre nous seraient intéressées », répond MarieThérèse. « Ce serait dur de refuser, ajoute Marie-évelyne. Une chance pareille n’arrive pas souvent. On verra, rendu là, si j’ai le goût d’aller au Luxembourg. Je serai peut-être occupée à Longueuil. Haha ! »
DE RETOUR AU QUÉBEC
Avant de savoir la suite de Belles
Soeurs outre-mer, le spectacle reviendra au Québec, cet automne, où une trentaine de représentations sont au calendrier.
« On revient au Monument-national et on tourne après en Abitibi, au LacSt-jean, sur la Côte-nord, au Bas-dufleuve, en Gaspésie, à Longueuil, Terrebonne et Sherbrooke », énumère Marie-
Thérèse Fortin. Avec toutes ces représentations, les comédiennes approcheront bientôt la marque des 200 spectacles de BellesSoeurs. « Avant de commencer, je me demandais si j’allais me tanner de faire 100 fois Gratis, dit Marie-thérèse. J’ai une propension à me tanner. Mais là, ça fait 120 fois qu’on fait le show et j’aime toujours ça. Même que des fois, quand je suis chez moi, je fais des bouts de chansons. Mon chum me dit de prendre un break !»