Le Journal de Montreal - Weekend
LA RESPONSABILITÉ DE JOUER DU TREMBLAY
C’est en 1973, à l’espace Cardin, à Paris, qu’a été présentée la pièce Les Belles-soeurs. Presque 40 ans plus tard, l’oeuvre de Michel Tremblay retourne dans l’hexagone, cette fois-ci en formule chantée.
Pour les comédiennes de BellesSoeurs, il y a une certaine responsabilité à jouer l’oeuvre de Tremblay à Paris.
« Étrangement, il n’y a pas eu de reprise des Belles-soeurs là-bas, après sa création, dit Marie-thérèse Fortin. On sent une responsabilité, c’est sûr. »
« Il y a aussi une fierté, ajoute MarieÉvelyne Baribeau. On va présenter un texte québécois, avec des actrices québécoises, dans un grand théâtre parisien. On est porteur d’une société. On s’en va raconter une histoire de notre Québec à nous. »
NE PAS TRAFIQUER LA LANGUE
Peu de changements ont été apportés au texte original de Belles-soeurs. « Il y a certains mots qui veulent dire complètement autre chose pour les Français, dit Marie-thérèse. Comme par exemple, « catin » est une poupée, pour nous. Eux, c’est une pute. Et « revue », c’est un spectacle musical là-bas. Sinon, René-richard n’a pas voulu trop concéder à la langue de Tremblay. Ça aurait été une erreur de la trafiquer, car c’est ça qui avait créé le scandale, à l’époque, au Québec. Michel Tremblay avait mis le doigt sur un gros complexe à ce moment-là, en amenant cette langue-là sur scène. »
« On ne sait pas si le public français va embarquer dans le spectacle, poursuit la comédienne. Mais on va le lui donner généreusement. On y va aussi beaucoup pour Michel Tremblay et ce que ça veut dire. À l’école, tu rêves de jouer Shakespeare, Racine et Tremblay. » Belles-soeurs sera à l’affiche du Théâtre du Rond-point, à Paris, du 8 mars au 7 avril. Le spectacle sera de retour à Montréal, au Monument-national, du 20 au 29 septembre. La tournée se poursuivra ensuite dans d’autres villes québécoises. Surveillez www.bellessoeurs.ca pour les informations.