Le Journal de Montreal - Weekend
L’ENFANCE en cinémascope
En tant que porte-parole du Festival du film pour enfants de Montréal (FIFEM), Joël Legendre se tape plusieurs longs métrages jeunesse par les temps qui courent. Mais il a l’habitude. La plupart de ses visites au cinéma, il les fait avec son garçon de neu
Selon Joël Legendre, le FIFEM contribue à élargir les horizons des jeunes d’aujourd’hui, dont la culture cinématographique se résume trop souvent en deux mots : Walt Disney. « C’est rare qu’on présente des films pour enfants européens sur nos écrans, dit-il. Avec le FIFEM, les enfants peuvent découvrir une autre culture, un autre genre de dessin animé. Les histoires sont différentes de celles que les Américains nous racontent. Et ce sont des films qui portent à discussion. »
Joël Legendre en connaît un rayon sur les films et les émissions pour enfants. En plus d’avoir doublé la voix de plusieurs héros de dessins animés ( Alad
din, Hercule), il a joué dans plusieurs séries destinées aux jeunes téléspectateurs, à commencer par
Iniminimagimo. « C’est la première audition que j’ai passée, se rappelle le comédien. Durant l’entrevue, on m’avait demandé si j’avais eu une belle enfance parce qu’on voulait savoir si ça me tentait de la revivre. Quand tu joues dans une série pour enfants, tu ne peux pas faker, tu ne peux pas faire semblant ; il faut que tu sois vrai. »
D’après lui, les meilleurs films jeunesse sont ceux qui misent sur l’imaginaire. « Il faut amener l’enfant ailleurs, le sortir de son monde. Il faut lui apprendre des choses en le divertissant. Quand ça tombe trop pédagogique, ça me tombe sur les nerfs. Pour ça, il y a l’école », indique-t-il. Enfant, Joël Legendre ne ratait jamais
L’heure Disney, où, chaque dimanche soir, on présentait un long métrage familial. « Il y avait toujours un animal dans le film : un chien, un dauphin... Et moi, je m’identifiais beaucoup à eux ! » se souvient-il en riant.
RETOUR SUR LES PLANCHES
En plus de ses responsabilités de porte- parole du FIFEM, Joël Legendre poursuit les répétitions de la pièce Les 39 marches, qui sera présentée tout l’été à L’étoile Banque Nationale du quartier Dix30 à Brossard. Legendre y campera, aux côtés de Martin Drainville, Patrice Coquereau et Diane Lavallée, un gentleman un peu blasé, soupçonné du meurtre d’une mystérieuse femme qui lui a révélé l’existence d’un dangereux complot menaçant la sécurité du pays.
Pour le comédien, il s’agit d’un retour sur scène après huit ans d’absence. « Je me suis longtemps demandé pourquoi j’avais accepté de faire ce projet-là parce que le théâtre, ça me stresse en tabarnouche, admet-il candidement. Je n’ai jamais eu de premier rôle. Ça fait 25 ans que je fais ce métier-là et c’est la première fois que je suis la tête d’affiche d’une pièce ! J’ai eu des propositions de comédie musicale, mais j’ai dit non. J’avais envie de casser ça et de retourner au jeu. Du théâtre pur et dur. »
Pour faire baisser la pression, Joël Legendre a commencé à apprendre son texte par coeur, il y a quelques mois déjà. « Je voulais être prêt pour les répétitions », explique-t-il.
L’acteur travaille un peu de la même façon pour le gala des prix Gémeaux, qu’il animera pour la toute première fois, en septembre prochain. D’ici là, l’équipe derrière la cérémonie tiendra des rencontres chaque semaine.
« Je suis un gars très organisé. J’ai appris à me connaître en vieillissant. Le stress, faire les choses à la dernière minute, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. Je suis un gars qui a besoin de répéter pour me sentir en sécurité. Je dois avoir vu toutes les avenues possibles pour me dire : “Si jamais je me trompe là, je suis capable de me rattraper plus tard.” Je suis un control freak. Ce n’est pas toujours le fun pour les gens qui gravitent autour de moi ! » Le 15e Festival international du film pour enfants, du 3 au 11 mars, au Cinéma Beaubien. Joël Legendre sera de retour à la barre de Paquet voleur, l’automne prochain.