Le Journal de Montreal - Weekend

DES CONTES QUI FONT VOYAGER

- Maxime Demers MAXIME.DEMERS@JOURNALMTL.COM

PARIS | Le réalisateu­r de Kirikou et la sorcière et Azur et Asmar, Michel Ocelot, souhaitait depuis longtemps offrir de courtes histoires inspirées de tous ces contes et récits qu’il a lus au fil des années. C’est le plaisir qu’il s’est offert - et qu’il offre au public - avec son nouveau film, Les Contes de la nuit.

Présenté, l’an passé, en compétitio­n officielle au Festival de Berlin, Les Contes de la nuit regroupe six courtes histoires qui nous transporte­nt de la Chine aux Antilles en passant par l’amérique aztèque et l’europe du Moyen Âge.

« Je suis un conteur et j’ai plein d’histoires à raconter, explique le cinéaste, en entrevue au Journal, en janvier dernier, à Paris.

« J’ai envie de raconter des histoires. Pas seulement des grandes. Mais aussi des petites. Je vibre du désir d’offrir ces petites mécaniques qui tournent bien, qui vous amènent quelque part, qui donnent du plaisir pendant un moment et qui ont une résonance après. J’ai envie, depuis toujours, de faire cela. Et avec le certain pouvoir que m’offre le succès, je l’ai fait officielle­ment. Et je peux vous assurer que j’en ferai d’autres. »

Cinq de ces contes d’ocelot ont d’abord été imaginés pour la télévision. Le réalisateu­r a ensuite décidé de les regrouper en un long métrage destiné au grand écran.

« Sur une dizaine de courts métrages réalisés pour la chaîne Canal+, on a choisi les cinq qui se prêtaient le mieux au relief (3D), résume-t-il.

« Le sixième conte a été conçu directemen­t en fonction du relief. Mais c’est un relief que je ne prends pas au sérieux. »

Certains contes, plus durs, abordent des thèmes aussi sérieux que le sacrifice et la mort.

« Je trouve que c’est aussi intéressan­t que les enfants sachent qu’on meurt et que ce ne sont pas seulement les méchants qui meurent, souligne Ocelot à ce propos.

« DU MINERAI »

Michel Ocelot s’est toujours nourri de contes traditionn­els et plus ou moins traditionn­els, issus de différente­s cultures et civilisati­ons. « Je suis comme un gourmand dans une confiserie, observe-t-il. Je veux tout goûter, tout connaître, tout essayer. Et je ne comprends pas les gens qui ne le font pas.

« À une certaine époque, quand j’étais chômeur, je lisais énormément de récits et de contes traditionn­els et c’est du minerai très intéressan­t.

« Parfois, dans ces histoires, on découvre une pépite qui excite notre cerveau. À ce moment, je notais ce que je retenais. Je les mange et ensuite je les digère pour me les réappropri­er. Ces récits deviennent ainsi des histoires originales.

L’afrique occupe évidemment une place de choix dans l’univers de Michel Ocelot. Le cinéaste y a passé une partie de sa vie (en Guinée) et s’inspire énormément des cultures et des traditions de ce continent.

« Kirikou est venue en partie du désir de rendre un petit hommage à la Guinée, le pays de mon enfance heureuse, dit-il.

« Je savais aussi que personne n’avait encore fait de long métrage d’animation qui se déroulait en Afrique. J’avais l’impression de combler un vide absurde. Depuis, on attend de moi de parler de l’afrique et je le fais volontiers. »

Les Contes de la nuit a pris l’affiche, vendredi.

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