Le Journal de Montreal - Weekend
UNE HISTOIRE SANS HAUT, NI BAS
Disparue est un thriller « léger » qui a pour sujet une jeune femme affolée à l’idée que sa soeur vienne d’être enlevée par le même homme qui l’a déjà kidnappée.
Jill (Amanda Seyfried) avait été enlevée de chez elle et tenue captive dans un trou, au milieu d’une forêt dense ; elle s’était finalement soustraite aux griffes de son agresseur, mais la police n’avait jamais vraiment cru à son histoire. En apparence, les indices démentaient son histoire : il y avait, d’une part, l’absence totale de preuves physiques et d’autre part, sa fragilité mentale évidente. La police s’était contentée d’un faible effort de recherche pour retrouver ce supposé kidnappeur, avant de classer l’affaire.
Aujourd’hui, la soeur de Jill manque à l’appel. Au poste de police, Jill annonce aux agents que sa soeur a disparu, mais la nouvelle est loin de les alarmer. Ils croient en fait que Jill est un peu fêlée et présument que sa soeur a plutôt quitté la maison de son plein gré. La jeune femme comprend qu’elle devra retrouver sa soeur sans leur aide. Ce qu’elle fait.
Un voisin décrit une camionnette aperçue dans l’allée de garage de Jill, le soir où sa soeur a disparu. Jill retrouve la camionnette. Dans le véhicule, elle tombe sur un reçu provenant d’une quincaillerie. Dans le commerce en question, le commis lui dit où trouver la personne qui s’est procuré une bonne quantité de ruban gommé et une panoplie d’articles destinés, de toute évidence, à un enlèvement et à d’éventuels sé- vices physiques. Jill se rend à la maison du suspect. Il n’y est plus, mais une de ses connaissances lui refile le numéro de téléphone du type. Elle l’appelle et celui-ci lui propose de le rencontrer dans la forêt. Jill part à la rencontre du méchant pour lui faire passer un mauvais quart d’heure.
PLUTÔT MORNE
Disparue ne produit aucun frisson, ce qui est plutôt inhabituel dans le genre. Plutôt morne, l’histoire n’a ni hauts, ni bas. Il y a cependant une chose que le film réussit bien. L’état mental de Seyfried se veut précaire et sa prestation, d’un sobre soigneusement calculé, laisse le spectateur se demander, tout au long du film, si elle n’a pas complètement perdu la boule. Outre cet aspect, rien d’autre ne fonctionne.
Le scénario tombe complètement à plat. Le seul relief remarquable, dans cette morne écriture, tient dans les cheveux magnifiques de Seyfried, qui volent littéralement la vedette lors de chacune des scènes de l’actrice ; ils sont merveilleux de volume lorsqu’elle se roule dans la boue, au fond du trou où l’a cachée le kidnappeur ; ils flottent au vent, dans une légèreté toute soyeuse, lorsqu’elle cherche à fuir l’attention des policiers ; et ses boucles joliment bondissantes encadrent son visage de belle façon, lorsqu’elle fouille le repaire souillé du méchant. On quitte ce film avec une furieuse envie de s’acheter du revitalisant.
Il faudrait peut-être voir en Disparue une expérience de placement de produit psychologique nouveau genre. Enfin, tout est possible à Hollywood...