Le Journal de Montreal - Weekend

UNE HISTOIRE SANS HAUT, NI BAS

- Film de Heitor Dhalia. Avec Amanda Seyfried, Jennifer Carpenter et Daniel Sunjata. Liz Braun Agence QMI

Disparue est un thriller « léger » qui a pour sujet une jeune femme affolée à l’idée que sa soeur vienne d’être enlevée par le même homme qui l’a déjà kidnappée.

Jill (Amanda Seyfried) avait été enlevée de chez elle et tenue captive dans un trou, au milieu d’une forêt dense ; elle s’était finalement soustraite aux griffes de son agresseur, mais la police n’avait jamais vraiment cru à son histoire. En apparence, les indices démentaien­t son histoire : il y avait, d’une part, l’absence totale de preuves physiques et d’autre part, sa fragilité mentale évidente. La police s’était contentée d’un faible effort de recherche pour retrouver ce supposé kidnappeur, avant de classer l’affaire.

Aujourd’hui, la soeur de Jill manque à l’appel. Au poste de police, Jill annonce aux agents que sa soeur a disparu, mais la nouvelle est loin de les alarmer. Ils croient en fait que Jill est un peu fêlée et présument que sa soeur a plutôt quitté la maison de son plein gré. La jeune femme comprend qu’elle devra retrouver sa soeur sans leur aide. Ce qu’elle fait.

Un voisin décrit une camionnett­e aperçue dans l’allée de garage de Jill, le soir où sa soeur a disparu. Jill retrouve la camionnett­e. Dans le véhicule, elle tombe sur un reçu provenant d’une quincaille­rie. Dans le commerce en question, le commis lui dit où trouver la personne qui s’est procuré une bonne quantité de ruban gommé et une panoplie d’articles destinés, de toute évidence, à un enlèvement et à d’éventuels sé- vices physiques. Jill se rend à la maison du suspect. Il n’y est plus, mais une de ses connaissan­ces lui refile le numéro de téléphone du type. Elle l’appelle et celui-ci lui propose de le rencontrer dans la forêt. Jill part à la rencontre du méchant pour lui faire passer un mauvais quart d’heure.

PLUTÔT MORNE

Disparue ne produit aucun frisson, ce qui est plutôt inhabituel dans le genre. Plutôt morne, l’histoire n’a ni hauts, ni bas. Il y a cependant une chose que le film réussit bien. L’état mental de Seyfried se veut précaire et sa prestation, d’un sobre soigneusem­ent calculé, laisse le spectateur se demander, tout au long du film, si elle n’a pas complèteme­nt perdu la boule. Outre cet aspect, rien d’autre ne fonctionne.

Le scénario tombe complèteme­nt à plat. Le seul relief remarquabl­e, dans cette morne écriture, tient dans les cheveux magnifique­s de Seyfried, qui volent littéralem­ent la vedette lors de chacune des scènes de l’actrice ; ils sont merveilleu­x de volume lorsqu’elle se roule dans la boue, au fond du trou où l’a cachée le kidnappeur ; ils flottent au vent, dans une légèreté toute soyeuse, lorsqu’elle cherche à fuir l’attention des policiers ; et ses boucles joliment bondissant­es encadrent son visage de belle façon, lorsqu’elle fouille le repaire souillé du méchant. On quitte ce film avec une furieuse envie de s’acheter du revitalisa­nt.

Il faudrait peut-être voir en Disparue une expérience de placement de produit psychologi­que nouveau genre. Enfin, tout est possible à Hollywood...

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