Le Journal de Montreal - Weekend

RENCONTRE AVEC LES AVENGERS

MARK RUFFALO DANS LA PEAU DE

- Liz Braun Agence QMI

Le succès peut survenir n’importe où, n’importe quand. Mark Ruffalo, un acteur respecté à Hollywood, en sait quelque chose.

Bien que sa feuille de route compte quantité de films de qualité, dont Une famille unique, Le Zodiaque et Tu peux compter sur moi, c’est en 2012 que sa carrière risque d’exploser grâce au personnage de Hulk.

À 44 ans, Ruffalo a participé à de grosses production­s aussi bien qu’à des petits films indépendan­ts, au cours d’une carrière longue d’une vingtaine d’années, mais même avant l’arrivée dans les cinémas de Les Avengers : le film, jeudi soir, il était déjà passé de simple acteur actif au statut d’icône culturelle.

« C’est complèteme­nt fou, a-t-il dit avant la première, depuis une chambre d’hôtel de Toronto. C’est déjà commencé. »

« Quelque chose a résolument changé, et le film n’est même pas encore sorti en Amérique du Nord. Je suis allé voir une pièce de théâtre, Death of A Salesman, à New York, et un groupe d’ados est venu me prendre en photo. Dans le théâtre ! Ça ne m’était jamais arrivé et je ne savais pas du tout quoi faire. »

Des chasseurs d’autographe­s l’ont également cerné à une autre occasion : ils étaient une cinquantai­ne, et il s’est fait tasser dans un coin.

« Je signais des trucs de Banner et de Hulk. C’était débile. Et là, je me suis dit : “C’est vrai qu’il faut faire gaffe à ce qu’on se souhaite.” »

Il a ajouté, en riant : « Non, sérieuseme­nt, tout est parfait. Et ça contribue à faire fonctionne­r certains petits projets de films que j’ai à coeur. »

L’ANONYMAT DE LA CAMPAGNE

La famille de Ruffalo a vécu une tragédie avec la mort mystérieus­e de son frère à Los Angeles, en 2008. Un an plus tard, l’acteur, son épouse et leurs trois enfants ont quitté Hollywood pour emménager dans la tranquilli­té d’une petite bourgade de l’état de New York. Au nombre des avantages, outre l’anonymat relatif : il peut se consacrer davantage à diverses causes environnem­entales dans sa région.

Doit-il jouer le rôle de la célébrité locale dans cette nouvelle communauté ? « Non ! Debra Winger est la célébrité locale, a-t-il répondu en riant. Quant aux gens d’ici, s’ils regardent des films, ils ne me le diront pas, presque par orgueil. Aucune flatterie affectée ou idolâtrie à craindre ici. Bien au contraire. Cette popularité est presque un défaut à leurs yeux. » C’est un peu comme si vous étiez Canadien, non ? « Le Canada est ma prochaine destinatio­n, si ça ne marche pas ici », a-t-il blagué.

UN PAPA PAS COMME LES AUTRES

En fait, Mark Ruffalo se félicite surtout de voir que ses enfants adorent leur petite ville. Et ils sont juste assez vieux pour comprendre que leur père n’a pas un emploi comme les autres papas du voisinage.

« C’est parce que leurs amis leur disent, “Ton père est Hulk !” J’ai accompagné mon fils à une classe verte, récemment, et des enfants couraient vers moi, me dévisageai­ent, puis repartaien­t en courant. »

Il imite de petits enfants, bouche bée, devant un adulte extraordin­aire à leurs yeux. « “Êtes-vous… Hulk ?”, demandent-ils, avec de grands yeux. Incroyable. J’adore ça ! »

Au départ, tout le monde a fait la gueule en apprenant qu’il allait incarner Hulk. Même son fils de 10 ans était dubitatif.

« Il me disait : “Toi, papa, Hulk ?” Et c’était une réaction universell­e. Les amateurs du personnage n’étaient pas contents non plus. »

Ils le sont maintenant. À ce sujet, Mark Ruffalo croit déjà en une suite au film.

« Et de quoi parle cette superprodu­ction, en fin de compte ? De communauté! »

Il sourit. « Et d’énergies renouvelab­les. »

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