Le Journal de Montreal - Weekend

CHASSE AU MÉCHANT

∫ Chasseurs de têtes ∂∂∂∂∂

- Avec Aksel Hennie, Synnøve Macody Lund. Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Ce film est une assez bonne adaptation de Chasseurs de têtes, roman policier de Jo Nesbo.

Le chasseur de têtes en question c’est Roger Brown (Aksel Hennie), un petit homme vaniteux.

Marié à la sculptural­e Diane (Synnøve Macody Lund), Roger a un « side-line » pour pouvoir la couvrir de cadeaux. Comme il connaît tout de la vie d’hommes d’affaires qu’il recrute, il vole leurs tableaux, les revend et empoche des sommes qui lui permettent presque d’assurer un train de vie largement au-dessus de ses moyens.

Or, quand on pénètre dans la vie de Roger, on découvre un homme aux abois. Ses activités parallèles ne sont pas suffisante­s, car Diane est en train d’ouvrir une galerie d’art et a besoin de fonds.

Le hasard faisant bien les choses, notre voleur à la petite semaine fait la connaissan­ce de Clas Greve (Nikolaj Coster-waldau). Un riche cadre supérieur, spécialisé dans la surveillan­ce et la sécurité, ancien mercenaire reconverti dans les affaires.

Mais ce n’est pas tout. Clas vient d’hériter d’un Rubens au décès de sa grand-mère. Le tableau, qui vaut des dizaines de milliers de couronnes norvégienn­es, attise la convoitise de Roger qui voit là la solution à tous ses problèmes.

Mais c’est sans connaître Clas, qui se révèle être un adversaire autrement plus redoutable que les autres victimes de Roger.

Dans la plus pure tradition de l’arroseur arrosé, Roger se trouve donc maintenant être une cible.

Si les grandes lignes du roman de Jo Nesbo ont été respectées, il manque, dans ce long métrage, ce qui en faisait l’intérêt.

PSYCHOLOGI­E MANQUANTE

Rien ou presque de la psychologi­e des personnage­s n’est exploré. Je comprends parfaiteme­nt la difficulté de rendre, en images et en dialogues, des descriptio­ns de caractère, mais Roger y perd. Alors que, dans le polar, on haïssait cet homme prétentieu­x, le long métrage en fait quelqu’un de presque ordinaire, quasiment une victime.

De la même manière, Clas Greve a été un peu « aseptisé », sans doute pour ne pas tomber dans l’outrancier impossible. Car, ce qui peut passer à l’écrit n’est pas forcément efficace à l’écran.

Que reste-t-il donc d’un suspense livresque haletant ? Une course-poursuite qui génère un intérêt de curiosité devant une histoire typiquemen­t « nordique ». C’est également un peu froid, mais bien moins tordu que le roman.

Du coup, si vous n’avez pas lu Chasseurs de têtes, vous risquez de ne pas trop être déçu. Par contre, si vous connaissez, attendez la sortie en DVD du film, vous n’aurez pas l’impression de vous être fait avoir. Bandeannon­ce

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