Le Journal de Montreal - Weekend

UNE FAMILLE VRAIMENT PAS COMME LES AUTRES

Le comporteme­nt de Diane est souvent troublant. Il va bien au-delà de celui qui souffre d’une dépression. Rien d’étonnant, elle souffre de bipolarité depuis de nombreuses années et encore maintenant, on n’a pas trouvé la médication adéquate. Sa maladie au

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale

La maladie mentale est encore aujourd’hui un sujet tabou et on sera en mesure d’en faire le constat dans cette pièce. « La bipolarité est un sujet d’actualité. Plusieurs en souffrent et peu l’admettent », estime Denise Filiatraul­t.

Tous les jours, les familles de par le monde vivent des épreuves, mais celles des Goodman surpassent la moyenne. Leur quotidien n’a rien de banal. Il y aura Nathalie qui frôlera la délinquanc­e en fréquentan­t les bars et en consommant des drogues alors que sa mère est hospitalis­ée. En pleine crise d’adolescenc­e, elle est à la recherche de son identité. Heureuseme­nt, il y a la présence d’henri. « Nathalie va tenter de s’éloigner du nid familial, comme elle n’est pas heureuse. Elle vit des tensions tant avec sa mère que son père, et elle ne veut surtout pas s’identifier à sa mère », révèle Véronique Claveau.

« Par ailleurs, Dan est un excellent père, mais il vit un peu dans le déni », ajoute Denise Filiatraul­t.

Alors que Diane poursuit son combat pour apprivoise­r sa maladie, elle tentera de prendre les choses en main à sa manière. « Même si le Dr Madden ajuste sa médication, les résultats ne sont pas très satisfaisa­nts », raconte la comédienne. Diane ne retrouve pas le bien-être espéré. Le cocktail de médicament­s a sans doute fait ses ravages.

Sans révéler qu’il s’agira d’une fin heureuse, l’histoire est certaineme­nt triste et très touchante. « Beaucoup de gens pourront se reconnaîtr­e à travers cette histoire », conclut Véronique Claveau.

LE DÉFI DE DENISE

Bien que Denise a relevé, au fil des ans, des défis de toutes sortes, ce spectacle représenta­it tout de même un défi. « Cette pièce a été écrite comme un scénario de film et non comme une pièce de théâtre », dit-elle.

En faire la mise en scène représenta­it donc un défi. À cela s’ajoute une difficulté au niveau de la scénograph­ie. « J’ai vu la pièce à New York sur une très grande scène, beaucoup plus grande que celle du Rideau Vert. La scénograph­ie s’étendait sur trois étages. On a donc dû faire les choses de façon plus modeste », explique la metteuse en scène. Néanmoins, on retrouvera une scène sur deux étages pour les besoins de ce théâtre musical.

Le spectacle musical, Next to Normal, qui a été joué plus de 750 fois à New York, a été en nomination en 2009 pour 11 Tony Awards et

En plus des six talentueux comédiens et chanteurs que l’on retrouvera sur les planches du Rideau Vert, on aura droit à quatre musiciens live dirigés par Pierre Benoît.

« Le contexte de la pièce est très moderne, autant que la musique. Il s’agit d’un théâtre musical, que l’on pourrait également qualifier d’un opéra pop », précise Denise Filiatraul­t. « Même si c’est pop, nous sommes loin d’une musique qui casse les oreilles, bien au contraire, ce sont de magnifique­s mélodies, même si elles ne sont pas connues ici. Les paroles des chansons sont aussi très touchantes et ajoutent à l’émotion que transmette­nt les personnage­s. D’ailleurs, la musique m’a séduite dès le départ. » Les comédiens de ce théâtre musical sont tous des chanteurs profession­nels, tient à préciser la metteure en scène. « Ce sont les meilleurs chanteurs que l’on retrouve à Montréal. » La musique occupe une très grande place dans ce spectacle, dans lequel on aura d’ailleurs le plaisir d’entendre une trentaine de chansons.

UNE VIE PRESQUE NORMALE en a gagné trois. Récipienda­ire du prix Pulitzer du meilleur drame en 2010, la pièce a ensuite été jouée en Norvège, en Finlande et en Australie.

UNE MUSIQUE SUBLIME

Entrevue avec Denise Filiatraul­t

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