Le Journal de Montreal - Weekend
Plonger au coeur de la BAIE SAINT-FRANÇOIS
La plongée sousmarine gagne en popularité à Salaberry-deValleyfield depuis quelques années. La réouverture d’un site, au coeur de la baie Saint-françois, arrive donc à point.
Mercredi dernier, l’installation d’une bouée de la Garde côtière canadienne audessus du Charbonnier, seule épave historique propice à la plongée dans les eaux de la région du Suroît, a confirmé la remise en service du site abandonné il y a une vingtaine d’années.
Grâce au travail effectué par le Centre Eco Dive, propriété de Jean-michel Lalonde, les plongeurs peuvent bénéficier d’un emplacement idéal pour l’apprentissage de cette discipline, tout en découvrant des bribes de l’histoire.
COULÉ PAR DES TRAVAILLEURS
Le Charbonnier, un bateau qui transportait du charbon à l’usine de textile de la Montreal Cotton, a été coulé au milieu de la baie au début des années 1900. Avec l’avènement des voies ferrées, l’embarcation a perdu son utilité et des travailleurs l’ont rempli de roches avant d’y mettre le feu.
Devenu avec le temps un chaland de bois, le Charbonnier étonne par la qualité des matériaux qui ont résisté aux années. « Le bois est encore en bon état et les charnières de fer sont toujours en place », a mentionné Jean-michel Lalonde au sujet de l’épave d’une quinzaine de mètres.
Les plongeurs avaient cessé d’explorer le Charbonnier notamment en raison des eaux peu profondes (7 à 8 m) dans la baie où repose déjà une couche d’un mètre de sédiments. Le Centre Ecodive a pris l’initiative de relancer le site en installant sur des pieux, au lit du plan d’eau, une plate-forme en acier de 3 m par 4,5 m.
« Le Charbonnier servira principalement aux débutants et à la certification des plongeurs, a expliqué Jean-michel Lalonde. Des élèves pourront pratiquer des exercices sur la plate-forme. » Le Centre Ecodive s’est chargé de restaurer le site et en assurera la gestion en tant que membre du Parc sous-marin du lac Saint-françois.
SENSIBILISATION
Une bouée orange et blanche identifie maintenant le site de plongée enregistré sur la cartographie marine de la Garde côtière. Ancrée au fond de la baie, la bouée d’amarrage sera visible d’avril à novembre. « Les utilisateurs accrocheront leur bateau à la bouée et vont hisser leur drapeau de plongée », a indiqué Jean-michel Lalonde.
L’entraîneur estime d’ailleurs qu’il est important de sensibiliser les plaisanciers à l’aspect sécurité entourant le site de plongée. Ainsi, lorsque les plongeurs exhiberont leur drapeau rouge et blanc, les plaisanciers devront respecter un périmètre de 30 mètres.
« Nous demandons la collaboration des gens, a souligné Jean-michel Lalonde. Les plaisanciers doivent faire attention afin d’éviter de heurter des plongeurs. Il existe un réel danger quand des bateaux passent trop près de la bouée d’amarrage. L’an dernier, des plongeurs n’ont pas apprécié que des motomarines circulent au-dessus de leur tête. »
La bouée a été installée temporairement en fin de saison l’année dernière et des pas importants ont été franchis quant à la sécurité. « Les gens ont commencé à saisir le message », a noté le propriétaire du Centre Ecodive.