Le Journal de Montreal - Weekend
LES SOEURS BOULAY SUR UN NUAGE
Elles ont de magnifiques voix, ce sont des soeurs et elles partagent toutes les deux le rêve de faire de leur passion pour la musique une carrière. En remportant, le 1er mai dernier, la grande finale des Francouvertes, Mélanie et Stéphanie Boulay se sont
La liste des prix remportés par les soeurs Boulay a de quoi étourdir. Une bourse Siriusxm de 10 000 $, des spectacles rémunérés, des résidences d’artistes, des heures de studio, des instruments de musique, des appuis promotionnels ainsi que plusieurs participations à des festivals de renom comme les Francofolies de Spa (en Belgique), Coup de coeur francophone et M pour Montréal.
« Peux-tu croire que je ferai mon premier voyage en Europe et que ce sera pour aller jouer devant des gens ? me lance Stéphanie Boulay, encore bouleversée par l’impact qu’ont eu les Francouvertes sur sa vie d’artiste. Sincèrement, on ne pensait jamais gagner ce concours. »
« Nous y allions surtout parce que c’est une belle vitrine et que c’est une belle occasion de rencontrer des gens, a ajouté Mélanie. Ce qui nous fait vraiment plaisir, c’est l’idée de pouvoir donner plusieurs concerts. C’est vraiment super. Ça donne un swing à notre élan (rires). »
DES RETROUVAILLES
Pour comprendre la démarche des soeurs Boulay, il faut se transporter en Gaspésie, dans un petit village de la Baie-des-chaleurs.
C’est la plus jeune des soeurs, Mélanie, qui a été la première à explorer son talent musical en étant recrutée par la chorale de son village et en s’inscrivant à des cours de chants. Elle avait sept ans. Il n’aura fallu que peu de temps pour que sa soeur suive ses traces.
« Je pratiquais les exercices de ma soeur en cachette, se souvient Stéphanie. Un jour, j’ai simplement décidé de sortir du placard et de m’inscrire à des cours de chant. J’ai intégré la chorale et nous avons commencé à chanter des duos. »
Par la suite, les soeurs Boulay ont emprunté différents chemins. L’une a quitté la Gaspésie pour aller étudier la musique au cégep de Drummondville, puis s’est mise à accompagner divers artistes, comme Vincent Vallières et Kevin Parent, en tournée.
En 2007, alors que Mélanie étudie la musique, les soeurs déménagent ensemble à Montréal. Il aura fallu attendre 2010 pour voir, un peu par hasard, leurs destins artistiques se croiser à nouveau. « Nous avons monté, pour le plaisir, The
Boxer, de Simon & Garfunkel, a raconté Stéphanie. Nous l’avions fait pour les réseaux sociaux, mais les gens en ont redemandé. C’est là que nous avons commencé à monter des chansons. »
« Au début, c’était un jeu pour nous, a ajouté Mélanie. Jamais nous n’aurions pensé faire carrière à deux. »
UN DÉCLIC
En février dernier, les soeurs Boulay ont lancé leur premier minialbum. Réali- sé par Éric Goulet, ce disque de cinq chansons se voulait, au départ, un outil professionnel pour le duo.
« C’est Éric qui a su voir le meilleur de nous, a expliqué Stéphanie. C’est lui qui a eu une vision de ce que nous pourrions faire et qui a souhaité travailler avec nous. Il est extraordinaire. »
« Nous avons enregistré le disque à la Médiathèque Gaëtan Dostie. Nous nous sommes installées dans une pièce au plafond très haut et nous avons enregistré les chansons avec un seul micro, a précisé Mélanie. C’est un peu comme ça que la formule à un seul micro est née. »
En effet, les filles ont pris l’habitude de se produire sur scène en ne faisant usage que d’un seul micro, qu’elles placent tout simplement entre elles : « Avec nous, un plus un ne fait pas deux, a affirmé Mélanie. Un plus un fait mille. »
Au cours des prochaines semaines, les filles poursuivront leur tournée de spectacles en plus d’évaluer les propositions offertes par diverses maisons de disques à la suite de leur participation aux Francouvertes.
« Nous allons pouvoir lâcher nos jobs, s’est réjouie Stéphanie. Nous allons prendre notre temps pour prendre la meilleure décision, mais nous espérons pouvoir lancer un album en 2013. »
« Nous sommes incroyablement privilégiées », a ajouté sa complice.