Le Journal de Montreal - Weekend

AMIRAL ALADEEN

LE FRANC- PARLER DU GÉNÉRAL

- Marie-joëlle Parent MJ. PARENT@ SUNMEDIA. CA

NEW YORK | « Bonjour, démons des médias sionistes et mort à l’ouest ». Fraîchemen­t débarqué de la République de Wadiya, le général amiral Aladeen, alias Sacha Baron Cohen, s'est adressé pour la première fois à un parterre de journalist­es pour la promotion du film Le dictateur, qui prendra l’affiche le 16 mai.

Le ton était donné. Habillé dans un costume rappelant ceux du défunt Mouammar Kadhafi et entouré de 25 vierges armées, il a transformé le banal rituel d'une conférence de presse en véritable spectacle, ponctué de nombreux malaises.

Aladeen est arrivé dans la salle de conférence de l'hôtel Waldorf-astoria de New York entouré de partisans de son régime brandissan­t des affiches « No to Democracy » (« Non à la démocratie ») et « Give Persecutio­n a Chance » (« Donnez une chance à la persécutio­n »). On avait décoré la salle d'un tapis aux motifs « Kamasoutra » et accroché des peintures rococo du dictateur, entouré de trophées et de tigres.

« Dans les dernières années, des tyrans des quatre coins du monde sont tombés les uns après les autres. Saddam, Kim Jong-il, Kadhafi et Oprah, a dit le général amiral Aladeen dans son discours d'ouverture. Des sanctions nous affligent. Mahmoud Ahmadineja­d ne peut même pas se permettre une cravate et il n’a plus de papier hygiénique en raison des embargos. La semaine dernière, il a dû avoir recours à son propre gilet. Son favori, celui portant le slogan “Je déteste New York”. »

« Heureuseme­nt, les dictateurs ont encore des partisans. Au nom de mon cher ami et partenaire de double au tennis, le président de la Syrie, je veux remercier les ÉtatsUnis pour leur brave inaction… Treize mois et toujours pas de résolution du Conseil de sécurité. Vous êtes incroyable­s. Vous n’avez rien fait pour le peuple syrien, mais rappelez-vous que vous pouvez toujours en faire moins », a dit le dictateur de 30 ans, qui règne depuis l'âge de sept ans sur la République fictive de Wadiya, pays d’afrique du Nord.

INSPIRÉ DE SADDAM HUSSEIN

Le dictateur raconte l'histoire d'un dictateur héroïque qui risque sa vie pour s'assurer que la démocratie ne s'installe jamais dans son pays. Sacha Baron Cohen ( Borat,

Brüno, Hugo) s'est inspiré du roman Zabibah and The King écrit par l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein pour composer ce personnage.

Aladeen s'est plaint du printemps arabe, qualifiant les révoltes d’« une des plus grandes tragédies de notre époque ». Il a répondu aux questions présélecti­onnées de la presse internatio­nale, se moquant des journalist­es juifs (Baron Cohen est lui-même juif) et se désolant de l'absence de la presse nord-coréenne.

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