Le Journal de Montreal - Weekend
UN AVENIR PROMETTEUR POUR LES FINISSANTS
Qui dit saison estivale dit effervescence culturelle, et nombreux sont les finissants de nos écoles de cirque qui en profiteront pour faire leurs premiers pas en tant que professionnels. Alors qu’ils s’apprêtent à compléter leur formation à l’école de cir
École nationale de Cirque de Montréal, lundi midi. Les élèves se préparent à faire la démonstration de leurs talents devant les médias réunis dans le but d’avoir un avant-goût des spectacles Génération 2.0 et La flèche au coeur, qui seront présentés à la TOHU du 29 mai au 10 juin prochain.
Pour plusieurs étudiants, le numéro synthèse exposé en examen et lors de ces spectacles se révèle être la carte de visite par excellence.
« Pour les finissants, le spectacle annuel est l’aboutissement de leurs études, a expliqué Christophe Rousseau, directeur des communications de l’école nationale de Cirque. Ça leur permet de présenter leur numéro devant des spectateurs, mais aussi devant des employeurs potentiels. »
Pourtant, plusieurs d’entre eux ont déjà des plans pour les semaines à venir. Mélodie Lamoureux et Évelyne PaquinLanthier, trapézistes qui forment le duo Les Demoizelles, passeront l’été à Sha- winigan où sera présenté le spectacle Amos Daragon. Joren Dawson, spécialiste des sangles et des anneaux chinois, s’engagera dans l’équipe de Carrousel, plus récente création de la compagnie Vague de cirque.
« Ça n’a pas été difficile de trouver du travail, a révélé Joren Dawson, qui est originaire de San Francisco. J’ai été un peu stressé, au départ, mais quatre compagnies m’ont offert un contrat. J’ai dû faire un choix. »
« Après notre été avec Amos Daragon, nous avons déjà plusieurs projets, a affirmé Mélodie Lamoureux. Nous aimerions peut-être aller en Allemagne pour travailler dans des cabarets. Plusieurs options s’offrent à nous. »
HAUT TAUX DE PLACEMENT
Il faut savoir que dans ses documents officiels, l’école nationale peut se vanter d’avoir un taux de placement de 95 %. Cette année, ce sont donc près de 24 artistes professionnels qui prendront d’assaut le marché du travail. Nous avons obtenu le même son de cloche du côté de Québec. Le responsable du service de formation de l’école de cirque, Gaétan Laroche, explique que la plupart des 11 finissants auront un contrat à leur sortie de l’école.
« On peut dire qu’il y a une belle diversité dans le placement, a-t-il affirmé. Cependant, plusieurs facteurs entrent en jeu. L’artiste doit être débrouillard et avoir un certain sens des affaires pour réussir. »
Jeannot Painchaud, président du Regroupement national des arts du cirque (En Piste), croit que la qualité de la formation offerte dans les écoles est l’un des principaux facteurs qui expliquent le haut taux de placement des étudiants.
« Nous avons développé, au Québec, un équilibre entre la technique et l’interprétation. Il y a peu d’endroits, en Occident, où l’on a réussi à trouver cet équilibre, a-t-il expliqué. De plus, le cirque contemporain est de plus en plus populaire. Il est moins cloisonné et se laisse imprégner des autres formes d’art pour évoluer. »
M. Painchaud, également directeur artistique du Cirque Éloize, indique que cinq des finissants de l’école nationale de cirque feront partie de la nouvelle création de la compagnie, qui sera présentée en première mondiale à Helsinki, en septembre : « Nous les attendons avec impatience », a-t-il affirmé.
UNE PLAQUE TOURNANTE
Chaque année, plusieurs demandes concernant les programmes d’études supérieures sont rejetées par nos écoles. Pour l’année 2012-2013, l’école de cirque de Québec a recueilli 137 can- didatures, mais n’en retiendra que 18. À l’école nationale de cirque de Montréal, on parle de 250 demandes pour une trentaine de places disponibles.
De plus, les étudiants étrangers sont de plus en plus nombreux à vouloir étudier chez nous. À Québec, par exemple, 70 des 137 demandes ont été déposées par des candidats vivant à l’extérieur du pays.
« À cause de la renommée de l’école nationale et de compagnies comme le Cirque du Soleil, il y a comme un mot d’ordre qui dit que c’est au Québec que ça se passe », a affirmé M. Laroche.
« Nous sentons, au niveau de la diffusion, qu’il y a énormément de spectacles présentés à Montréal, entre autre grâce à la TOHU et à Montréal complètement cirque, a expliqué Christophe Rousseau. Nous sentons que les compagnies créent de nouveaux spectacles et que les étudiants souhaitent apprendre leur métier ici. » L’école de cirque de Québec présentera les spectacles Peindre la nuit et Déflaboxe du 30 mai au 3 juin, dans le cadre de l’événement Jours de cirque.