Le Journal de Montreal - Weekend

L’HORREUR À L’OMBRE DES RÉACTEURS

Le scénariste de Journal de Tchernobyl n’est autre qu’oren Peli, l’auteur d’activité paranormal­e. Attendez-vous donc à faire le saut !

- Isabelle Hontebeyri­e

Le 26 avril 1986, le réacteur numéro quatre de la centrale nucléaire de Tchernobyl explose, libérant instantané­ment dans l’atmosphère une mort radioactiv­e, inodore et invisible.

À quelques kilomètres de là, la ville de Pripyat, lieu de résidence des ouvriers de la centrale, est immédiatem­ent évacuée de ses 50 000 habitants.

TOURISME EXTRÊME...

Aujourd’hui, le village est encore une zone interdite, soigneusem­ent gardée par des agents armés qui dissuadent les curieux de visiter les endroits les plus à risques. Or, des amateurs de sensations fortes n’hésitent pas à transgress­er les règles pour voir cet endroit aujourd’hui abandonné. Un lucratif commerce de « tourisme extrême » s’est même développé dans la région ukrainienn­e, et c’est la toile de fond de Journal de Tchernobyl.

« En effectuant des recherches sur le sujet, j’ai découvert des rumeurs qui affirment que des gens ont refusé d’abandonner toutes leurs possession­s et sont restés à Pripyat malgré les radiations », a dit Oren Peli, scénariste et producteur, bien connu des amateurs de frissons pour son Activité paranormal­e qui avait fait un malheur au boxoffice.

Le Journal de Tchernobyl est l’odyssée de six jeunes, touristes extrêmes, qui embauchent un guide pour les mener dans les zones interdites de Pripyat, mais, à la tombée de la nuit, leur voiture ne veut plus démarrer et ils ne peuvent plus sortir de la bourgade. Commence alors un véritable cauchemar.

« Vous auriez peur si vous deviez passer la nuit seul là-bas. Imaginez alors si vous n’étiez pas seul... », a dit Oren Peli.

RÉALISME 101

Non seulement Oren Peli tenait à faire un portrait fidèle, mais en plus, le réalisateu­r Brad Parker, lui, voulait présen- ter Pripyat comme si vous y étiez. Du coup, Journal de Tchernobyl utilise ce fameux style de faux documentai­re, popularisé par le Projet Blair Witch.

De plus, de vrais véhicules russes ont été utilisés par la production, les jeunes arrivent à Pripyat en UAZ, une vieille voiture militaire soviétique. L’intégralit­é du tournage s’est déroulée en Europe de l’est, Belgrade et Budapest servant de décors à l’ukraine.

« Il était nécessaire de créer deux mondes. Le premier, moderne, dans lequel les six jeunes commencent leur aventure et le deuxième, immobilisé dans le passé, en décomposit­ion. Il fallait absolument que le tout soit hyper réaliste de manière à déranger le public et à servir le scénario », a dit Aleksandar Denic, responsabl­e de l’ensemble des aspects visuels du long métrage.

« Nous avons tourné dans des endroits très exigus, sous Belgrade. On nous a dit que les tunnels dont nous nous sommes servis étaient une base secrète nazie pendant la Seconde Guerre mondiale », a ajouté le producteur Brian Witten.

Oren Peli a poussé la note jusqu’à embaucher des chiens des forces spéciales serbes et à les maquiller pour leur donner un aspect beaucoup plus féroce... en plus de ne rien dévoiler des punchs aux acteurs afin que leurs réactions devant la caméra soient les plus naturelles possible.

« Dès l’instant où les personnage­s arrivent à Pripyat, nous ne voyons que ce qu’ils voient et nous ne savons que ce qu’ils savent. La situation est de pire en pire, ce qui signifie que, pour le public, les choses vont de mieux en mieux... », a conclu Oren Peli fort sadiquemen­t.

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