Le Journal de Montreal - Weekend

Josélito Michaud prêt pour l’embarqueme­nt

Pour sa cinquième saison, Josélito Michaud a tourné les projecteur­s de son train exclusivem­ent sur des inconnus d’exception qui lui ont confié leur histoire touchante de résilience, des hommes et des femmes des quatre coins du Québec.

- Agnès Gaudet AGNES. GAUDET@ QUEBECORME­DIA. COM

Pour revenir avec une cinquième saison de On prend toujours un train pour la vie, Josélito Michaud, avait deux exigences: il voulait de bonnes histoires et il voulait aussi sortir un peu du train, pour suivre ces gens sur le terrain.

Avec sa chef recherchis­te, Véronique Béliveau, il a trouvé des histoires exceptionn­elles auprès d’une cinquantai­ne de héros du quotidien, des gens qui se battent contre la fatalité de leur existence.

« J’ai voulu rendre hommage aux gens de la rue, aux gens de chez nous qui posent des gestes héroïques chaque jour, des histoires de grande résilience. »

Cette saison, Josélito nous présentera des témoignage­s inspirants. Une femme atteinte du syndrome du verrouilla­ge (comme dans le film Le Scaphandre et le papillon) emprisonné­e dans l’immobilité de son corps. Un toxicomane, une transgenre et son père qui a dû apprendre à vivre avec le changement de sexe de sa fille. On verra aussi Docteur Clown qui donne de la joie à des enfants malades en sachant qu’ils vont partir.

Au cours de quinze émissions d’une heure, à raison de trois histoires par émissions, les invités de Josélito se confient. On y rencontre des parents courageux, des accidentés de la vie, des survivants, des épargnés, des gens qui vivent d’attente ou d’espoir...

LE TRAIN SYMBOLIQUE

Josélito qui est concepteur, producteur et animateur du Train, a aussi co-réalisé la post-production et travaillé au montage de la série durant quatre mois pour conserver le meilleur du contenu dans le train comme sur le terrain, une nouveauté.

« C’est un complément d’informatio­n et c’était pour moi très important, dit-il. Ça donne un nouveau souffle à la série. »

Travailler avec des inconnus qui n’ont pas l’habitude des caméras a été un défi pour l’animateur. « C’était plus exigeant pour moi. Il a fallu que je travaille plus fort pour les mettre à l’aise, mais par contre ils n’avaient rien à défendre. »

Le train continue de faire son effet. Partout, les gens interpelle­nt Josélito en lui parlant du fameux véhicule. « C’est ce que j’aime du train. L’image du train est très forte et inscrite dans l’inconscien­t populaire. Dix fois par jour, je me fais demander des trucs comme: “Es-tu venu en train?”, même en vacances en Italie. Le train est devenu très symbolique. »

Symbolique, le train pourrait l’être aussi à l’étranger. Josélito compte aller tâter le terrain avec son concept au MIP télé à l’automne prochain. Une version anglophone sera aussi proposée aux États-unis.

TANT QU’IL Y AURA DES SUJETS

Depuis sa première saison du Train suivi de son livre Passages obligés, Josélito Michaud vit avec les drames du monde depuis sept ans. Chaque saison, il a dû consulter pour garder l’équilibre.

« Je portais leurs drames en moi, comme des cicatrices. J’ai dû consulter pour ne pas confondre ce qui ne m’appartenai­t pas. La vérité, c’est qu’en faisant cette émission, j’ai dû apprendre à ne pas oublier d’être heureux. »

Dur à porter cette émission, mais aussi nécessaire pour Josélito Michaud. « Je continue, parce que j’ai besoin de faire ça dans ma vie. Tant qu’il y aura des sujets à traiter, je vais le faire. Les gens m’arrêtent dans la rue pour me raconter leur histoire. Un squeegee m’a même déjà dit : “Crisse, j’aime ça ce que tu fais.” Ça me fait du bien au coeur. »

Josélito restera à jamais marqué par ses rencontres. Ce qui lui reste aujourd’hui après sept années d’entrevues est un mélange de crainte et de compréhens­ion. « Un mélange de peur que ça m’arrive où que ça arrive aux gens que j’aime, et aussi le danger de relativise­r les petits drames jusqu’à leur enlever totalement leur importance. »

PROJETS ET MAISON

Josélito mène plusieurs projets de front. En plus de diriger le magazine mensuel et Vous, ensaché dans le 7 Jours, il parle d’une prochaine série télé, et il est en développem­ent pour une série ou un film basé sur son livre Dans mes yeux à moi. Ce livre vient d’ailleurs d’être vendu sur les marchés de Taïwan et de la Pologne. Traduit en anglais, il sera aussi présenté à la prochaine grande foire du livre de Londres et pour ses 50 ans, en 2015, l’auteur offrira la suite de l’histoire de ce petit garçon ballotté d’un foyer à l’autre.

Malgré toutes ses occupation­s, le papa d’antoine 11 ans et Yasmeena 10 ans, conjoint de Véronique Béliveau depuis 18 ans, passe beaucoup de temps auprès de sa petite famille, lui qui travaille souvent de la maison.

« Ma vie est stable, dit-il. Étrangemen­t, je suis flyé dans la structure. » La série On prend toujours un train pour la vie sera diffusée dès le dimanche 27 mai à 21 h à Radio-canada.

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