Le Journal de Montreal - Weekend

DU ROCK À L’ANCIENNE

She Sells Sanctuary, Love Removal Machine, Fire Woman. The Cult a écrit des chansons rock depuis plus de vingt-cinq ans. Ça n’empêche pas son chanteur Ian Astbury de s’étonner de voir des mosh pits durant les concerts du groupe.

- Cédric Bélanger Agence QMI Choice of Weapon, en vente à compter du 22 mai.

« Je ne pensais pas que nous étions un groupe à mosh pit », a déclaré Astbury lors d’une entrevue téléphoniq­ue en marge de la sortie de Choice

of Weapon, le neuvième album de la formation anglaise.

Dans un mosh pit, les spectateur­s à l’avant-scène dansent en se bousculant les uns les autres. Défouloir serait une bonne façon de décrire l’exercice.

« C’est juste quelque chose que les jeunes hommes font », lance Astbury, d’un ton légèrement détaché.

LE RETOUR DE BOB ROCK

Celui qui fait équipe depuis le début des années 1980 avec le guitariste Billy Duffy en avait davantage à dire sur

Choice of Weapon, un album enregistré à l’ancienne avec les producteur­s Chris Goss et Bob Rock.

Ce dernier avait mis l’épaule à la roue sur plusieurs albums de The Cult, dont Sonic

Temple (1989). « Il comprend vraiment comment placer les choses dans un espace sonore. Il est très bon avec les arrangemen­ts, les choeurs, les différente­s parties. Bob a raffiné le travail de Chris Goss », dit Astbury.

Il en a résulté, selon ce dernier, un album à la palette sonore et aux influences plus larges que Born Into This, paru en 2007 et qui contenait des « influences postmodern­es », dixit Ian Astbury.

« Nous avons mis beaucoup plus de temps, d’énergie et d’effort dans Choice of Wea

pon. Je crois que l’écriture des chansons est plus poussée. Les chansons rock sont plus dures. Il y a plus de pièces cinématiqu­es comme Life >

Death. Il y a de grands thèmes sur cet album. »

À L’ANCIENNE

Regroupés dans le studio Ocean Way de Los Angeles, où Frank Sinatra avait ses habitudes, les quatre membres de The Cult ont enregistré l’album à l’ancienne. C’est-à- dire tous ensemble dans le studio. Personne n’était isolé dans son coin pour enregistre­r sa partie.

« C’est comme ça qu’on peut créer la magie », dit Astbury, qui est très satisfait du produit fini.

« Nous avons fait un album très solide. Personne ne peut nous enlever ça. »

Selon Astbury, le respect que lui et Billy Duffy se vouent explique pourquoi The Cult a été capable de réaliser un album comme Choice of Weapon.

« Billy est comme un membre de ma famille. Au cours des trente dernières années, j’ai passé plus de temps avec qu’avec mes blondes ou mes femmes. Je crois que nous avons une relation saine. On se respecte. C’est pourquoi on a pu faire un disque aussi intime et connecté. »

Pour les fans québécois qui voudraient entendre de quoi il en retourne sur scène, Ian Astbury promet que le groupe fera halte dans la province durant sa tournée qui devrait se mettre en branle à l’été. Habitué de se produire à Montréal, le groupe souhaite ajouter Québec à ses destinatio­ns concerts. Astbury a parlé du mois d’août.

« J’aimerais aller à Québec. Je ne me souviens pas si nous y avons déjà joué. C’est possible », dit celui qui possède quelques notions de français pour avoir habité au Canada dans les années 1970.

L’ESPRIT DE L’ALBUM

Le musicien a même fait allusion aux étudiants grévistes quand on lui a demandé qui était cet étrange et menaçant personnage masqué et coiffé de plumes et de cornes sur la pochette.

« C’est moi. Nous voulions créer une icône qui allait évoquer l’esprit de l’album. La visage est donc couvert d’un masque, en guise de solidarité avec le mouvement Occupons et le printemps arabe. On a vu tant d’images de jeunes gens dans les rues avec le visage couvert. Comme les étudiants à Montréal. Les cornes représente­nt le croissant de lune. Le manteau rappelle le punk rock et je porte un t-shirt du film Gangs of New York et des colliers tibétains qui sont de petits crânes faits d’os de yak. Il y a beaucoup de symbolisme­s dans cette image. »

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