Le Journal de Montreal - Weekend

YVES JACQUES

Après avoir assisté à la première du film Laurence Anyways à Cannes, vendredi passé, Yves Jacques montera de nouveau les célèbres marches du Palais des Festivals, demain, à l’occasion de la soirée de clôture de l’événement, qui aura cette année des allure

- Maxime Demers MAXIME. DEMERS@QUEBECORME­DIA.COM

Le hasard a fait que le comédien québécois figure au générique de deux films présentés cette année en sélection officielle à Cannes.

Le public cannois a d’abord pu le voir sous les traits d’un ami et collègue de travail du personnage central de Laurence Anyways, le nouveau film de Xavier Dolan projeté la semaine dernière dans la section Un certain regard.

Les festivalie­rs pourront le revoir, demain soir, dans le film de clôture, Thérèse Desqueyrou­x, dernier long métrage du défunt cinéaste français Claude Miller, décédé le mois dernier des suites d’un cancer du poumon.

Yves Jacques n’aurait manqué cette soirée pour rien au monde. Parce que Claude Miller était son ami et qu’il lui a ouvert, il y a plusieurs années, les portes du cinéma français.

« Claude était un guide pour moi, indique Yves Jacques, joint plus tôt cette semaine sur la Côte d’azur.

« Je dis souvent que c’était mon père du cinéma français, comme Denys Arcand est mon père du cinéma québécois. À chaque fois que j’allais à Paris, je l’appelais et on se voyait dans la semaine. On allait voir des spectacles ou des films. Nous étions assez complices. »

SEPT FILMS

Yves Jacques a joué dans sept films de Claude Miller. Leur associatio­n a débuté en 1997, avec le film La classe de neige, qui fut également sélectionn­é à Cannes.

Par la suite, Claude Miller a fait appel à l’acteur québécois pour La chambre des magicienne­s, La petite Lili, Betty Fisher et autres histoires, Un secret, Voyez comme ils dansent et Thérèse Desqueyrou­x.

Dans Thérèse Desqueyrou­x, une adaptation du roman de François Mauriac, Yves Jacques campe l’avocat du personnage principal, interprété par Audrey Tautou.

« Je la sauve finalement de la peine de mort parce que son personnage a fait une tentative d’assassinat contre son mari parce qu’elle n’aimait pas sa vie, explique-t-il.

« C’est très particulie­r, très philosophi­que ; c’est du François Mauriac. Mon rôle n’est pas majeur dans le film, mais Claude aimait beaucoup les personnage­s secondaire­s qu’il trouvait aussi importants que les principaux. Il aimait m’offrir de beaux seconds rôles. »

PARTIR EN PAIX

Selon Yves Jacques, Claude Miller a su juste avant de mourir que son film avait été sélectionn­é au Festival de Cannes.

« Il y tenait beaucoup, dit-il. Il souhaitait que le film soit projeté à Cannes hors compétitio­n. Alors qu’il était très malade, Thierry Frémaux (le délégué général du Festival) est venu le voir sur son lit d’hôpital et lui a chuchoté à l’oreille que le film allait être projeté à Cannes. Quelques heures plus tard, il a sombré dans un coma et il est mort dans la nuit. C’est comme s’il avait lâché prise.

« C’était très important pour lui. Peu de temps avant, il avait fait l’entrevue pour le cahier de presse et avait approuvé l’affiche du film. C’est comme si après cela, il s’était dit : c’est fini, je peux m’en aller. »

Plusieurs acteurs qui ont joué pour Claude Miller au fil des années sont attendus demain à Cannes dont Marina Hands, Nicole Garcia et Julie Depardieu. L’épouse de Claude Miller sera aussi présente, tout comme son fils Nathan, qui est aussi cinéaste.

« Ce sera sûrement émouvant, prédit Yves Jacques. Tout le monde aimait Claude. »

Ce n’est pas la première fois que Yves Jacques voit deux films dans lesquels il a joué être présentés la même année au Festival de Cannes. En 2003, il était de l’équipe des Invasions Barbares de Denys Arcand et de celle de La Petite Lili de Claude Miller, tous deux présentés en compétitio­n officielle.

« La première fois que je suis allé à Cannes, c’était avec Jésus de Montréal (de Denys Arcand) en 1989, se souvient-il. En tout, il y a sept films dans lesquels j’ai joué qui ont été sélectionn­és à Cannes. Je me considère très privilégié. »

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Thérèse Desqueyrou­x, dernier long métrage de son ami Claude Miller dans lequel il joue un rôle.
Yves Jacques sera de retour à Cannes demain soir pour la projection du film de clôture, Thérèse Desqueyrou­x, dernier long métrage de son ami Claude Miller dans lequel il joue un rôle.
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