Le Journal de Montreal - Weekend
BON, MAIS NÉANMOINS DÉCEVANT
Ah ! Maudit soit le démon de la tentation. Parce que Diablo III est une expérience impossible à ignorer, mais difficile à aimer.
Diablo III est la suite tant, tant attendue de Diablo II (2000) et de Diablo (1996), deux des jeux vidéo pour PC les plus appréciés de tous les temps.
À l’époque, des joueurs aujourd’hui adultes ont passé d’innombrables heures dans ces donjons infestés de monstres, toujours en quête du prochain butin épique.
ÉQUILIBRE
Diablo III cherche à établir un équilibre délicat entre la fidélité aux premiers jeux et l’introduction de nouvelles idées. Certains de ces changements sont réussis et d’autres, pas du tout.
De plus, des ennuis techniques sont venus troubler le lancement du jeu, ce qui a souverainement déplu à de nombreux amateurs de longue date.
L’action du jeu prend place dans le lieu fantastique familier appelé Sanctuaire, où un étranger mysté- rieux – un ange, peut-être – est tombé du ciel. Son arrivée annonce l’éveil d’une force maléfique ancestrale, et un nouveau héros devra se lever pour la vaincre.
Le joueur a le choix de cinq classes de personnages bien variés – barbare, sorcier, chasseur de démons, féticheur ou moine – à incarner pour se promener dans le monde du jeu et explorer ses donjons, combattre des monstres, trouver des trésors et découvrir la suite de l’histoire, soit en solitaire ou en groupe, où jusqu’à quatre joueurs peuvent coopérer.
Il y a tout ce à quoi on peut s’attendre d’un jeu Diablo. Beaucoup de clics de souris, beaucoup de monstres à abattre et d’objets à ramasser. Tout est là.
RIEN D'ÉPATANT
Le problème fondamental de Diablo III, c’est qu’il semble avoir été créé à l’intérieur d’une bulle, isolé de tout contact avec le monde extérieur.
Plusieurs autres jeux ont vu le jour à partir de la matrice créée par Diablo et grâce, par exemple, à Torchlight et à une série Elder Scrolls en constante évolution, nous avons été habitués à nous attendre à plus d’innovation dans nos systèmes de jeu, à plus de viande dans nos histoires, à plus d’options pour personnaliser nos personnages, à plus de visuels épatants et à plus d’efforts investis dans le scénario. À plus que ce qu’offre Diablo III, en tout cas.
Les changements apportés à l’expérience Diablo ne sont d’ailleurs pas tous heureux : son système de compétences transformé est quelque peu confus, la gestion des renforcements est rigide et le jeu introduit une maison d’enchères où des joueurs paresseux peuvent se procurer des objets très puissants ou les vendre contre de l’argent véritable.
L’innovation est une chose positive, mais à condition de servir l’esprit du jeu.
Diablo III offrira beaucoup de millage, grâce à la nature semi- aléatoire de ses donjons, à une quantité géné- reuse de défis à relever et à la possibilité d’incarner, à volonté, l’une ou l’autre des classes très variées de personnages.
Toutefois, pour un jeu qui s’est fait attendre pendant plus d’une décennie, Diablo III n’atteint pas le niveau des attentes qu’il devait combler. Le jeu est vraiment pas mal, certes, mais juste pas aussi bon que nous l’espérions. Diable.
VERDICT
L’essence de l’expérience Diablo est présente, mais des détails agacent, notamment une ennuyante connexion obligatoire et une mécanique étrangement repensée.
Facile à apprécier, difficile à aimer.