Le Journal de Montreal - Weekend

DE CONVENTION­NEL

UNE FAMILLE QUI N’A RIEN

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale

« Quelle est la significat­ion d’une famille convention­nelle ? demande d’entrée de jeu Robert Brouillett­e. Avec toutes les séparation­s de couples, les divorces, les conjoints de mêmes sexes qui élèvent un enfant, les familles reconstitu­ées de deux à quatre fois, les adoptions à l’étranger, les inséminati­ons artificiel­les, les banques de sperme et j’en passe, plus rien n’est convention­nel », souligne le comédien.

« Il n’y a pas si longtemps, une famille classique était composée de 10 ou même 12 enfants, alors qu’aujourd’hui on en compte rarement plus de deux. Les familles de notre société actuelle changent et se transforme­nt à une vitesse hallucinan­te. »

Si les familles d’aujourd’hui n’ont plus rien de conforme et ne s’apparenten­t en rien aux familles traditionn­elles de nos grands-parents, disons que la famille de Solange en est bien une, non convention­nelle et bien de notre époque. « D’abord, elle a deux enfants, Marie et Richard, tous deux de pères différents et on ne compte aucun père présent. »

Solange élève seule ses deux enfants, en femme autonome. « C’est comme si Solange avait eu deux enfants illégitime­s et ceux-ci ont souffert du syndrome du père absent. On ne sait pas vraiment qui sont leurs pères », fait remarquer l’acteur.

C’est surtout Marie qui va chercher à retrouver son père, elle veut savoir et comprendre.

UN PEU DE DÉLINQUANC­E

Si les deux enfants sont plutôt dysfonctio­nnels, frôlant la délinquanc­e, c’est que leur mère, Solange, leur a servi de modèle durant toute leur vie et qu’elle a aussi un comporteme­nt assez tordu. Elle profite de l’aide sociale et agit souvent au-dessus des lois et des principes. L’ami de la famille, Mario, qui sert aussi d’homme à tout faire pour Solange et Marie, tire aussi avantage de l’aide sociale. Quant à Richard, il mène une vie qui n’a rien d’honnête et agit sans scrupule. Comme il n’a pas de domicile fixe, il vit tantôt chez sa mère, parfois chez sa soeur ou encore chez une nouvelle blonde.

UN DÉPUTÉ PAS TRÈS POPULAIRE

Reste à savoir pourquoi le fameux député se fait kidnapper. A-t-il un lien avec la famille ? Est-il simplement impopulair­e ? L’équipe reste muette, il faut préserver ses punchs. Néanmoins, on nous parle d’un thème très actuel.

« Même si la pièce a été écrite il y a une dizaine d’années, elle est encore très actuelle », affirme Robert Brouillett­e. Peut-être même davantage qu’au moment où elle a été écrite. « Qu’y a-t-il de plus actuel en ce moment que des politicien­s impopulair­es ? On pourrait même comparer le personnage de Richard à un Gabriel Nadeau-dubois en puissance. »

UNE PIÈCE DÉSOPILANT­E

Il s’agit d’une histoire drôle, voire hilarante, comme c’est le cas dans tout bon théâtre d’été.

« Et même s’il est question d’un kidnapping, il n’a rien de dramatique dans ce spectacle. » Néanmoins, le texte entraînera une certaine forme de réflexion à travers cette pièce amusante.

« Chose certaine, nous sommes dans un contexte très actuel », conclut Robert Brouillett­e.

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