Le Journal de Montreal - Weekend
PROMETHEUS
La seule évocation du nom de Ridley Scott suffit à faire saliver les cinéphiles. Le cinéaste d’alien et Blade Runner revient, avec Prometheus, à ses premières amours : la science-fiction.
Et voici ce qu’on a appris de l’un des films les plus attendus de l’été, entouré d’un secret jalousement protégé par les studios. DE L’ADN RÉSOLUMENT EXTRATERRESTRE
La question de savoir si Prometheus était une suite ou un « préquel » à
Alien a agité les admirateurs pendant de longs mois. « La vie de Prometheus a débuté il y a des années sous la forme d’un antépisode d’alien, mais a considérablement évolué au fil des ans et appartient maintenant à un univers totalement différent », a fait savoir Ridley Scott.
Le cinéaste décrit les cinéphiles actuels comme « surgavés » de sciencefiction, de monstres et d’action.
« Je voulais revenir au genre uniquement s’il y avait une histoire unique et originale à raconter », a dit le célèbre réalisateur et producteur.
À LA RECHERCHE DE DIEU
Le titre du film n’a pas été choisi par hasard, Scott faisant référence au mythe de Prométhée qui avait dérobé le feu des dieux pour le partager avec les humains. Et il fut dure- ment puni pour avoir osé défier le pouvoir suprême. « Quelque chose est resté en moi après Alien. D’où venait le “Space Jockey”? Quelle était sa mission ? De quelle technologie se servait-il ? Toutes ces interrogations servent de tremplin à des concepts beaucoup plus vastes. » Le vaisseau d’exploration Prometheus emmène donc des scientifiques vers ce qu’ils pensent être leurs créateurs.
DES FEMMES FORTES
À l’instar de Ripley (Sigourney Weaver dans Alien) ou G.I. Jane (Demi Moore dans le film du même nom) et même Thelma et Louise (Geena Davis et Susan Sarandon), les protagonistes sont des femmes qui ne s’en laissent pas compter. Shaw (Noomi Rapace), partage la direction de l’expédition avec Holloway (Logan Marshall-green). Elle est croyante et persuadée de partir à la rencontre des dieux. Charlize Theron incarne Meredith Vickers, l’une des dirigeantes de Weyland Industries qui s’est jointe à l’expédition pour défendre les intérêts nébuleux de la compagnie.
UN ROBOT PRESQUE HUMAIN
David (Michael Fassbender) est un humanoïde extrêmement évolué. C’est un peu le concierge du Prometheus, qu’il bichonne en attendant que l’équipage sorte de son sommeil artificiel.
Mais ses circuits électroniques ne l’empêchent pas d’avoir des comportements radicalement humains... comme de regarder Laurence d’arabie en boucle !
LA SIGNATURE RIDLEY SCOTT
Malgré le fait que le long métrage se déroule sur un vaisseau spatial et une planète inconnue, le cinéaste a tenu à construire des décors, reléguant les écrans verts et les ordinateurs aux oubliettes.
« Il se produit des choses instinctives quand on tourne dans de vrais décors. Les acteurs agissent de manière plus naturelle parce que ce qui est autour d’eux est réel. Si l’on veut faire peur au public et générer des émotions, c’est la seule manière de procéder », a dit Michael Ellenberg, l’un des producteurs exécutifs.
Quant aux créatures — vues dans le film à différentes étapes de leur évolution —, elles ont été soigneusement imaginées par Ridley Scott.
« Ses références proviennent de la nature : les animaux marins, les plantes, etc. Rien n’est inventé », a indiqué Conor O’sullivan, le respon- sable de la création de ces êtres d’un autre monde.
COTÉ « R » CHEZ NOS VOISINS
Au début de la production, Ridley Scott et les studios 20th Century Fox s’étaient un peu heurtés. En effet, le réalisateur voulait un budget de 250 millions $, ce que les producteurs n’avaient pas envie de débloquer sans une cote « PG 13 » garantissant un plus grand nombre de cinéphiles dans les salles obscures.
Finalement, c’est le cinéaste qui a obtenu gain de cause : le film présenté sera conforme à sa vision. Quant au budget, on parle d’une somme comprise entre 130 millions $ et 150 millions $.
Mais au-delà des chiffres, Ridley Scott revient à un genre qu’il a contribué à façonner et promet au public « quelque chose de complètement inattendu. »