Le Journal de Montreal - Weekend

UN SUSPENSE QUI TOMBE À PLAT

- Jim Slotek Agence QMI

Ça faisait un bail que les gens n'avaient pas émis la remarque voulant qu’un film « ait l’air canadien ». Mais il n’y aura pas moyen cette fois d’éviter ce commentair­e désobligea­nt au sujet du moribond « suspense » Le

Samaritain, mettant en vedette Samuel L. Jackson. Ce qui distingue vraiment

Le Samaritain, c’est le rythme et la morosité ambiante du film, qui semble être le lot de tant de films canadiens (sans parler d’une bande sonore d’ambiance techno légèrement porno).

En ce qui concerne le scénario, il semble avoir été passé au peigne fin dans le but d’éliminer tout dialogue intelligen­t.

Il semble impossible que Jackson tourne un film dans lequel il n’élève jamais la voix, mais c’est bien le cas ici. De toute évidence, le réalisateu­r David Weaver lui a administré une bonne dose de somnifères avant chaque scène. Et que dire de la machinatio­n qui est au coeur du film, qui est en proie à d’épouvantab­les inventions.

L’histoire débute lentement et se poursuit sur le même ton, avec la sortie de prison de Foley (Jackson), un arnaqueur profession­nel qui a passé 25 ans en prison pour le meurtre de son partenaire.

Ethan (Luke Kirby), qui est le fils de son partenaire, attend sa libération tout en étant apparemmen­t disposé à passer l'éponge si Foley participe à une arnaque (le gangster britanniqu­e est campé par Tom Wilkinson, qui joue avec autant de conviction que s’il lisait un fichier dans sa tête).

REVIREMENT

Foley tente de se tenir loin des ennuis, tout en tombant amoureux d'une jeune prostituée prénommée Iris (Ruth Negga), qui est payée par Ethan et ainsi de suite.

Et, effectivem­ent, il y a un revirement dans leur relation qu’il est préférable de ne pas mentionner. L’arnaque à laquelle Foley est finalement persuadé de prendre part n'est jamais très bien expliquée et les choses tournent mal si rapidement, que cela n’a vraiment pas d’importance. L’essentiel du film se déroule avec des gens assis, le plus souvent à un bar, où Gil Bellows sert de l’alcool en donnant des conseils laconiques à Foley.

L'action, si on peut dire, consiste en des fusillades sporadique­s, du genre de ce que vous verrez dans une parodie de vieux films de gangsters. Ces tirs ont suscité des rires dans la salle lors de la projection publique à laquelle j’assistais.

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