Le Journal de Montreal - Weekend

LA LEÇON DE VIE DE DJ CHAMPION

PARIS | « Si les voyages forment la jeunesse, j’ajouterais que la maladie forme la vie », lance avec émotion Maxime Morin, alias DJ Champion. Après avoir frôlé la mort, il a appris « non pas à survivre, mais à vivre… »

- Pierre O. Nadeau Agence QMI

Il y a près de deux ans, l’aberrant diagnostic tombait : cancer, un cancer du sang, un lymphome. Dur coup à encaisser pour le muti-instrument­iste dans la jeune quarantain­e. « Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai fait dans mon pantalon. Une vraie claque sur la gueule... »

Curieuseme­nt, ce n’est pas tant le spectre de la mort qui le hantait, mais la sombre perspectiv­e « de rester enfermé dans un hôpital ».

S’ensuivit le terrible traitement de chimiothér­apie. Un calvaire qu’il a toutefois surmonté comme par magie. Maxime Morin affiche maintenant une bonne mine et un bon moral. Ses examens périodique­s laissent croire que le démon semble avoir quitté son corps.

Aujourd’hui, il ne voit plus la vie de la même façon. Ses priorités ont changé. « Une épreuve comme celle-là apporte d’abord une belle leçon d’humilité. Auparavant, j’accordais beaucoup d’importance à mon ego, à mon statut social; maintenant, je me contente d’évoluer en toute sérénité. Je ne sens plus le besoin d’être bon juste pour que le monde m’aime. » L’ancien oiseau de nuit et workaho

lic affirme avoir modifié ses habitudes de vie, s’accordant même une sieste l’après-midi. « J’ai surtout appris à tasser les énergies négatives, celles qui provoquent le mal de l’âme. Je suis plus serein face à moi-même et aux gens qui m’entourent. »

L’enfant chéri de la scène électro qué- bécoise ne cache pas avoir brûlé la chandelle par les deux bouts, surtout lors de ses nombreuses tournées en Europe. « Je ne prenais même pas le temps de manger et de dormir. On roulait à un train d’enfer. De telles tournées coûtent tellement cher qu’il faut produire au maximum pour les rentabilis­er. Et encore... »

Son cheminemen­t trépidant l’a même amené à une performanc­e aux Oscars à la suite de sa collaborat­ion à la trame sonore des Triplettes de Belleville.

Dans son nouvel apprentiss­age de la vie, Maxime Morin s’est découvert une nouvelle passion : la musique classique. D’ailleurs, son prochain album, attendu au début de 2013, exploitera les sonorités d’ensembles symphoniqu­es.

Son nouveau goût pour la musique classique lui a été inculqué en partie par son nouvel ami : Fabien Gabel, nouveau maestro de l’orchestre symphoniqu­e de Québec.

RAVE SYMPHONIQU­E

Les deux tripeux d’électro animeront un « rave symphoniqu­e » présenté lors de la première édition de l’événement en plein air Classik, que présentera L’OSQ, en août, devant l’hôtel du Parlement de Québec. « La musique symphoniqu­e est un univers tellement riche en sonorités qu’elle se prête merveilleu­sement à ma démarche musicale », explique DJ Champion. Pour cet événement, il proposera son matériel avec ses musiciens habituels, soutenus par la soixantain­e de musiciens de L’OSQ.

De Fabien Gabel, il dit avec admiration : « C’est un gars vrai, un gars d’une belle simplicité et surtout, un tripeux! »

Parce que les shows et les disques « ne sont plus payants », DJ Champion gagne surtout sa croûte en distribuan­t des licences de sa musique à des producteur­s de télé, de cinéma et de publicité, surtout américains.

 ??  ?? Cette semaine, dans les rues de Paris, DJ Champion et le nouveau maestro de L’OSQ, Fabien Gabel, se sont amusés à « scratcher » en prévision de leur prochain « rave symphoniqu­e » à Québec. PHOTO AGENCE QMI, PIERRE O. NADEAU
Cette semaine, dans les rues de Paris, DJ Champion et le nouveau maestro de L’OSQ, Fabien Gabel, se sont amusés à « scratcher » en prévision de leur prochain « rave symphoniqu­e » à Québec. PHOTO AGENCE QMI, PIERRE O. NADEAU

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