Le Journal de Montreal - Weekend

SERGE LAMA

- Agnès Gaudet Le Journal de Montréal

Serge Lama sera un soir seulement à la Place des Arts dans le cadre des FrancoFoli­es de Montréal. Il présentera un de ses plus grands spectacles en carrière, celui qui couronne ses 60 ans de chansons, ses 50 ans de carrière et qui célèbre son 70e anniversai­re de naissance.

Ce spectacle intitulé Mes plus belles chansons - la tournée anniversai­re, Serge Lama l’a déjà présenté une quarantain­e de fois en France et il en ajoutera encore une quarantain­e de dates à son retour chez lui.

C’est un grand spectacle avec dix musiciens et tout le tralala, comme il en a rarement présenté, lui qui a souvent donné des concerts classiques accompagné de quatre musiciens.

«C’est un plaisir extraordin­aire, dit-il, épuisant, très physique, presque rock & roll. Je raconte ma vie en filigrane, de façon discrète et approximat­ive. Les chansons ne sont pas complèteme­nt autobiogra­phiques. C’est un peu pour mes 70 ans, pour mes 50 ans de carrière et pour mes 60 ans d’écriture. J’avais 10 ou 11 ans quand j’ai écrit ma première chanson.»

Serge Lama malgré toute son humilité ne peut s’empêcher de dire que ce spectacle est avec Napo- léon le plus beau spectacle de sa carrière «à mes yeux et aux yeux de tout le monde». Un ensemble de choses, à partir de la mise en scène jusqu’à la mise en lumière. «Je suis moi-même sur scène au spectacle», dit-il.

CHANGER DES MOTS

Comme dans son récent album La balade du poète, Serge Lama interpréte­ra ses chansons en modifiant quelques phrases ici et là. «Je le dis sur scène, précise-t-il. Cet album n’est pas une compile, mais une re-création de mes chansons -et une récréation sur scène!»

«Un chanteur qui chante depuis 50 ans, n’a pas la même voix, pas la même façon de chanter, pas les mêmes intentions. Il s’aperçoit que telle phrase, tel mot est démodé. Alors, je n’hésite pas à les changer. Après tout, c’est mon texte.

«Je change des phrases, sauf dans les refrains. Les refrains sont dans la tête et le coeur des gens. J’aurais l’impression de leur voler un patrimoine. Je me permets d’améliorer, comme l’ont fait les écrivains, après avoir ressorti leurs textes trente ans plus tard. Je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas la même chose. C’est une liberté que j’ai le droit de me donner.»

VOIR SA VOYANTE

Revenir au Québec est toujours un plaisir pour Serge Lama. C’est le Québec qui l’a reconnu avant tout le monde.

«Quand on veut faire carrière, qu’on veut être en haut de l’affiche, comme dirait Charles (Aznavour), qu’on remplit sa première salle, c’était la salle Maisonneuv­e de la Place des Arts, avec 1400 places. Ça ne s’oublie pas.» Même si Serge Lama ne chante qu’un seul soir à la salle Wilfrid Pelletier le 16 juin, il séjournera au Québec durant trois semaines. À Montréal, il veut voir des amis français, sa collaborat­rice Shantal Bourdelais, mais aussi voir sa voyante, Suzanne Lavigne, une perle, semble-t-il, qui l’a aidé à surmonter l’épreuve de la maladie.

«Suzanne m’a beaucoup aidé quand j’ai été opéré à la hanche gauche, admet le chanteur. Je me suis appuyé sur elle durant deux ans. Je vais la retrouver. Elle a des tas de gens à me présenter.

«Certains voient des psy. Ce n’est pas dans ma nature. J’ai été élevé dans un monde de voyance. À l’âge 15 ans, un homme m’a raconté toute ma vie. Je l’ai écrit dans ma chanson Mon ami mon maître, il m’a vraiment aidé. Suzanne c’est pareil. Alors que j’étais dans

le trou après l’opération, elle m’a raconté ce qui allait se passer, dans le détail. Et tout est arrivé comme elle l’avait prédit: je donne un spectacle incroyable, j’ai une année exceptionn­elle.»

FONTAINE DE JOUVENCE

Chaque fois que Serge Lama revient au Québec, il retrouve des salles remplies de fans de longue date, pour la majorité.

«Je vois bien que ces gens-là m’aiment. Ils sont en état de frénésie. À vingt minutes du spectacle, avant que je sois en scène, déjà, ils applaudiss­ent. On sent qu’ils vous attendent, comme on attend un être cher qu’on n’a pas vu depuis longtemps. C’est émouvant à ce niveau-là.

«Alors j’essaie de les rendre heureux, même si parfois mes chansons sont tristes, de leur apporter deux heures et quelques de bonheur. On est là pour ça. Nous on est des distracteu­rs. Le mot “variété” est le plus approprié. C’est passer du rire aux larmes et à la tendresse. Comme ceux avant moi, comme Bécaud, Brel, Aznavour, je suis un chanteur de variété.»

Né en 1943 à Bordeaux en France, Serge Lama a célébré son 70e anniversai­re l’hiver dernier. Même si on lui a changé une hanche, il est en grande forme. «Soixante-dix ans, je m’en aperçois dans la vie, mais pas sur scène. On me demande: «Quelle est votre fontaine de jouvence?» Ma fontaine de jouvence, c’est la scène. Dans le temps, je chantais La chanteuse a 20 ans. Je suis devenu la chanteuse à 20 ans, mais l’homme en a 70.»

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