Le Journal de Montreal - Weekend

INÉGAL MAIS PROMETTEUR

Après s’être illustré très jeune dans le milieu du court-métrage, la cinéaste québécoise Chloé Robichaud poursuit sur sa lancée en signant avec Sarah préfère la course un premier long-métrage inégal, mais prometteur.

- Maxime Demers MAXIME. DEMERS@ QUEBECORME­DIA. COM

Comme pour Xavier Dolan, le début de carrière de Chloé Robichaud force l’admiration. À 25 ans, la jeune réalisatri­ce compte déjà sur son CV une série de courts-métrages remarqués, dont l’excellent Chef de meute, présenté l’an passé en compétitio­n officielle au Festival de Cannes.

Le mois dernier, elle réalisait un petit exploit en retournant (déjà) sur la Croisette avec son premier long-métrage,

Sarah préfère la course, sélectionn­é dans la section Un certain regard.

Le film, qu’elle a aussi scénarisé, suit le parcours de Sarah (Sophie Desmarais), une jeune athlète qui ne vit que pour sa passion, la course de demi-fond.

Invitée à se joindre à l’équipe d’athlétisme de l’université McGill, Sarah fait le choix de quitter sa banlieue de Québec pour aller s’installer dans un petit appartemen­t de Montréal avec un ami d’école (Jean-Sébastien Courchesne), qui, pour obtenir des prêts et bourses, lui propose d’organiser un mariage blanc.

Mais leur plan et leur séjour à Montréal ne se dérouleron­t pas comme prévu.

FORMIDABLE SOPHIE DESMARAIS

Il y a de belles choses dans ce pre- mier film réalisé avec sobriété et finesse. La jeune cinéaste affiche un talent certain pour le cadrage, multiplian­t les beaux plans et filmant son personnage principal sous des angles recherchés et audacieux.

On note également dans son film quelques idées joliment mises en scènes comme cette séquence touchante se déroulant pendant un karaoké.

Portant le film sur ses épaules, la formidable Sophie Desmarais (qui s’est entraînée pendant des mois pour le rôle) a réussi à composer un personnage atypique, complexe et nuancé; un rôle presque silencieux où tout passe par les regards et le non-dit.

Autour d’elle, Jean-Sébastien Cour- chesne, Geneviève Boivin-Roussy, Hélène Florent et Micheline Lanctôt sont d’une justesse irréprocha­ble. Les problèmes de Sarah préfère la

course se situent davantage sur le plan du scénario, trop mince et inégal pour tenir la route pendant une heure et demie.

L’histoire tarde à s’installer, ses intrigues sont mal définies et son personnage central demeure trop froid et distant pour qu’on réussisse à s’y attacher. Une scène où Sarah s’ouvrirait sur ses sentiments aurait certaineme­nt été la bienvenue, mais elle n’arrive jamais.

Le film, au final, laisse tout de même une belle impression.

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