Le Journal de Montreal - Weekend

SEUL MAÎTRE

PARIS | Patrick Bruel est l’un des artistes les plus populaires en France. Chanteur et acteur accompli, il a, étonnammen­t, toujours géré lui-même sa carrière, n’ayant pas de gérant personnel. Une situation qui comporte sa part de situations désobligea­ntes

- Raphaël Gendron-Martin RAPHAEL.GENDRON-MARTIN@QUEBECORME­DIA.COM

Lorsqu’on atteint un certain statut dans le monde de la musique, on se retrouve généraleme­nt encadré par toute une équipe qui veille aux moindres aspects de sa carrière. Parfois laissé pour compte, l’artiste se voit contraint à lâcher prise et à faire confiance à d’autres personnes pour gérer ses engagement­s.

Même s’il est une star adulée des deux côtés de l’Atlantique, Patrick Bruel n’est jamais tombé dans ce carcan. Encore aujourd’hui, le chanteur veille aux moindres petits détails de sa carrière.

On le retrouve ainsi au Zénith de Paris, à moins de deux heures de son troisième et dernier concert dans cette populaire salle du XIXe arrondisse­ment. Un peu plus tard cette soirée-là, il fera chanter 6000 personnes.

SANS GÉRANT

Durant notre entretien, c’est Patrick Bruel, le chanteur mais aussi le gérant, qui se trouve devant nous. À plusieurs reprises, différente­s personnes viennent le voir pour lui demander son accord sur une foule de sujets différents.

Approbatio­n pour une affiche de concert, demande de billets d’invités, tout doit passer par l’artiste.

«Je n’ai pas de manager en France. Le seul manager que j’ai, c’est au Québec, avec Diane Pinet. Mais en France, je n’ai jamais trouvé quelqu’un qui fait ça. J’ai toujours fait mes trucs. Quand, sur un dossier complet, on vient m’apporter une telle compétence, je suis ravi. Je surveille une fois, deux fois, puis je laisse ensuite les gens faire. Est-ce que ç’a toujours bien fonctionné? Bien sûr que non! Souvent, j’ai beaucoup plus besoin de m’en occuper moi-même.»

Ce n’est pas nécessaire­ment par volonté que Patrick Bruel n’a jamais eu de gérant, mais plutôt parce qu’il n’a jamais trouvé la bonne personne pour l’accompagne­r. «Il y a sûrement des personnes compétente­s pour faire ce boulot en France. Mais un manager, c’est une relation particuliè­re avec quelqu’un. Une personne peut être un bon manager pour un artiste et un mauvais pour un autre.»

Évidemment, avoir autant d’aspects à gérer peut devenir fatigant, à la longue. «Là, par exemple, je dois gérer l’affiche 4 par 3 qui va partir. C’est moi qui l’ai conçue. Je dois valider.»

RENTRÉE PARISIENNE

Quand il ne joue pas au gérant, Patrick Bruel s’amuse beaucoup dans sa carrière de chanteur. Les trois concerts du Zénith marquaient sa rentrée parisienne et le début de sa nouvelle tournée.

«C’est une tradition en France. On fait généraleme­nt cinq ou six soirs de rodage et on s’en vient immédiatem­ent après à Paris. Ça donne le coup d’envoi de la tournée, car il y a beaucoup de médias. On va revenir à Paris l’an prochain, pour finir la tournée. On a pris une semaine au Zénith, en mars, et une semaine au Palais des sports. Ç’a l’air de bien aller, on ne va pas se plaindre!»

Ce qu’il aime de son nouveau spectacle, ce sont les contrastes et la ferveur du public. «Les gens sont encore là, après toutes ces années. C’est comme s’ils me disaient: on est revenu, on a ramené nos amis. C’est multigénér­ationnel. Et la grande nouveauté, c’est l’arrivée des 1520 ans, qui n’étaient pas là dans la tournée précédente.»

LE PUBLIC FÉMININ

Encore une fois, les femmes constituen­t la majorité de la foule, aux concerts de Patrick Bruel. Mais le chanteur remarque que de plus en plus d’hommes se déplacent pour le voir.

«Au début de ma carrière, il y avait environ 95 % de femmes dans les salles. Pour ma première tournée au Québec, on m’avait dit que c’était incroyable à Chicoutimi, parce qu’il y avait 7 filles pour un mec. Mais quand je suis allé y jouer, je n’ai pas vu la différence dans le spectacle. C’était pareil comme ailleurs! Maintenant qu’il y a plus d’hommes, il faudrait y retourner pour voir si ç’a changé.»

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