Le Journal de Montreal - Weekend

LE THÉÂTRE SELON... DENIS BOUCHARD

Denis Bouchard est bien placé pour nous parler théâtre et de la scène en général. Il est le metteur en scène de la pièce Ladies Ladies Night, Night, un spectacle qui connaît un succès phénoménal au Québec alors que la 500e représenta­tion aura lieu lors de

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale

La pièce Ladies Night est un succès théâtral sans précédent au Québec. Aviezvous anticipé un tel succès?

Jamais de la vie. Lorsque l’on a débuté en 2000, on a évidemment constaté que la pièce fonctionna­it excessivem­ent bien, mais malgré tout, jamais je n’aurais pu m’imaginer que le succès s’étendrait sur dix ans (on a fait relâche quelques années) et que l’on en serait aujourd’hui à penser à la 500e représenta­tion.

Quels sont, selon vous, les éléments clés d’une bonne pièce de théâtre pour gagner la faveur du public?

Évidemment, si je connaissai­s la recette du succès, je ferais que des hits. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’y a pas de recette magique, il y a plutôt des conjonctur­es. Chose certaine, il faut d’abord et avant tout, une bonne histoire et on pourrait le répéter trois fois. Il n’y a rien comme une bonne histoire. Ladies night est une histoire séduisante qui plaît à un large public. À cela s’ajoute le besoin d’avoir une bonne distributi­on, un autre élément clé. Surtout, il est indispensa­ble d’avoir une équipe qui s’entend bien et qui a du plaisir à travailler ensemble. La préparatio­n, tout comme la mise en scène sont aussi des éléments importants qui contribuen­t au succès.

Plusieurs dans le milieu se plaignent que les spectateur­s délaissent le théâtre convention­nel ainsi que le théâtre d’été. Qu’en pensez-vous?

Je ne suis pas d’accord avec eux. Je constate plutôt qu’il y a beaucoup de monde qui revient au théâtre, car tous n’apprécient pas nécessaire­ment les histoires scabreuses présentées dans les spectacles d’humour. À mon avis, s’il y a de moins en moins de spectateur­s qui vont au théâtre à Montréal, notamment au TNM ou au Rideau Vert, c’est en partie parce qu’il y a de moins en moins de francophon­es sur l’île. Pour preuve, il n’y a pas moins de spectateur­s dans les théâtres en dehors de l’île comme à Ter- rebonne ou à l’Assomption. Je me souviens, il y a 15 ans, on présentait davantage de spectacles au Saint-Denis, qu’en périphérie de Montréal. Aujourd’hui c’est l’inverse, on remplit davantage les salles sur la couronne Nord et Sud de Montréal, que sur l’île.

Faudrait-il moderniser notre façon de présenter le théâtre de manière à attirer davantage de spectateur­s?

Je ne crois pas, car il y a un public pour tous les genres. Il y aura toujours des spectateur­s qui voudront voir du Molière et c’est important à mon avis d’en offrir.

Vous travaillez à l’étranger en tant que metteur en scène, notamment en Russie, en Ukraine et en France. Est-ce difficile pour un Québécois de percer ailleurs dans le monde?

Ce sont des concours de circonstan­ces, j’étais à la bonne place au bon moment. Ce sont aussi mes amis, Garou, Daniel Lavoie et Bruno Pelletier qui m’ont proposé à des producteur­s russes pour monter une nouvelle version de Notre-Dame de Paris. Une fois la confiance établie, les propositio­ns se sont succédé. Pour le moment, je suis à réfléchir sur des offres pour présenter des spectacles au Kazakhstan ainsi qu’à Beyrouth, au Liban.

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