Le Journal de Montreal - Weekend

ENTRE RÉALITÉ ET TÉLÉRÉALIT­É

- Maxime Demers MAXIME. DEMERS@ QUEBECORME­DIA. COM

CANNES | En portant à l’écran l’histoire véridique de riches adolescent­es californie­nnes qui ont cambriolé les maisons de leurs vedettes préférées, Sofia Coppola revisite une fois de plus des thèmes qui la hantent depuis le début de sa carrière de cinéaste.

Sofia Coppola avait filmé la solitude dans Lost in Translatio­n et l’ennui et les dessous de la célébrité dans Somewhere. Elle s’était penchée sur l’adolescenc­e dans Marie-Antoinette et Virgin Suicides. On retrouve en quelque sorte tous ces thèmes récurrents dans son oeuvre dans son nouveau film, The Bling Ring.

Présenté le mois dernier en ouverture de la section Un certain regard de Cannes, The Bling Ring s’inspire d’un fait réel qui avait fait la manchette aux États-Unis en 2009 et qui avait fait l’objet d’un long article détaillé dans le magazine Vanity Fair en mars 2010, intitulé Les suspects portaient des Louboutin.

Le «Bling Ring» est le surnom que les médias américains avaient donné à l’époque à ce gang de riches ados de Beverly Hills (un garçon et quatre filles) qui profitait de l’absence de célébrités pour entrer par infraction dans leurs grandes villas et dévaliser leurs robes de designers et souliers griffés.

Leur tableau de chasse compte, entre autres, Paris Hilton (qui a collaboré au film en prêtant sa maison pour le tournage); Lindsay Lohan, Orlando Bloom et Megan Fox figurent parmi les vedettes qui ont été victimes du «Bling Ring».

VEDETTES MALGRÉ EUX

Avant de se faire arrêter, les membres de la bande avaient réussi à voler plus de 2 millions de dollars en bijoux, sacs à main, robes et souliers. Certains d’entre eux sont devenus des vedettes malgré eux après que leurs noms furent dévoilés dans les journaux.

«J'ai changé les noms des personnage­s pour que les jeunes ne deviennent pas plus connus qu’ils ne le sont déjà», a expliqué à ce sujet Sofia Coppola en conférence de presse au Festival de Cannes.

«J'ai rencontré deux ou trois d’entre eux, et c'était fascinant de les entendre raconter les détails de leur histoire. Une fille voulait à tout prix voir le chien de Paris Hilton. C’est le genre de chose qui ne s'invente pas!»

Pour la réalisatri­ce, cette histoire n’aurait pas pu se dérouler ailleurs qu’à Los Angeles.

«Los Angeles joue un rôle central dans la culture américaine, dit-elle. C'est ce qu'on voit dans ce film: un monde de célébrités, de téléréalit­é. Ces enfants vivaient tout près de ces vedettes.»

Pour camper les jeunes de son film, Sofia Coppola a fait appel à quelques acteurs peu connus et à une beaucoup plus célèbre, Emma Watson, la Hermione de la saga Harry Potter. Cette dernière dit avoir visionné des émissions de télé-réalité pour tenter de comprendre les motivation­s de son personnage.

«J’ai dû beaucoup travailler pour essayer de la comprendre. J’ai regardé des émissions comme The Hills et Keeping Up With The Kardashian­s. Je voulais me mettre dans sa tête, sympathise­r avec elle sans tomber dans la parodie. L’autre défi a été de me familiaris­er avec le langage et les expression­s que mon personnage utilise.»

The Bling Ring prend l’affiche vendredi.

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