Le Journal de Montreal - Weekend

QUÊTE SPRIRITUEL­LE

- Cédric Bélanger Agence QMI

L’inépuisabl­e Joseph Arthur, qui sort des albums au rythme infernal d’au moins un par année, est déjà de retour avec du nouveau matériel. Et ses fans n’ont qu’à bien se tenir puisque The Ballad of Boogie Christ, en vente depuis mardi, n’est que le premier volet d’une trilogie dont la seconde partie est déjà prête et paraîtra dès l’automne.

Ça, c’est sans compter les projets parallèles sur lesquels il trouve le temps de bosser. Comme le trio Fistful of Mercy, avec Ben Harper et Dhani Harrisson, dont un album pourrait voir le jour dans un avenir proche. À croire qu’Arthur passe toutes ses journées enfermé dans un studio. Ce qui n’est pas très loin de la vérité d’ailleurs.

«En gros, je vis dans un studio. Je travaille beaucoup, mais je prends aussi du temps pour relaxer. En ce moment, je vous parle tout en roulant à vélo à travers New York», lance-t-il.

Si on a l’impression qu’il accouche de ses albums à vitesse grand V, Joseph Arthur assure que, au contraire, la plupart de ses projets ne voient le jour qu’après une longue gestation. Ainsi, The Ballad of Boo

gie Christ a demandé cinq années de travail pour aboutir à l’album qu’on peut se procurer depuis mardi.

«Initialeme­nt, ça devait être un album double. Mais ça aurait été trop demandant pour l’auditeur. J’ai donc préféré sortir le second volet à l’automne. Il est déjà prêt. Quant à la partie 3, elle est presque complétée», annonce Joseph Arthur.

BOOGIE CHRIST

Mais revenons à la première étape de cette trilogie, qui met en scène un certain Boogie Christ.

«Boogie Christ est un personnage qui provient d’un poème que j’ai écrit. Qui est-il? Je ne le sais pas vraiment. C’est en partie autobiogra­phique, mais pas nécessaire­ment. Je crois que l’album offre une vision de qui ça peut être», explique l’artiste, avec un souci évident de demeurer évasif, histoire de ne pas révéler tous les mystères derrière son Boogie Christ.

Avec un titre pareil, une chanson comme Saint of Impossible Causes et une pochette où on voit Joseph Arthur tenant des ailes d’anges dans ses mains, peut-on qualifier cet album de religieux? La question déstabilis­e Arthur, qui avoue n’avoir jamais discuté de ce sujet avec des journalist­es.

«Je crois que c’est la version moderne d’une quête spirituell­e. Enfin, je ne sais pas. C’est dur de parler de ces choses, de mettre des mots là-dessus», lance-t-il, en réfléchiss­ant à voix haute.

«Chose certaine, je suis heureux que les ailes soient devant moi et non dans mon dos», blague-t-il.

EN MODE CROONER

Une autre curiosité émane de l’album de celui qui nous a habitués à verser dans le folk rock: la pièce Currency of

Love. Né d’une collaborat­ion avec le producteur Chris Seefried, le titre d’ouverture de l’album voit Joseph Arthur se transforme­r en crooner.

«J’ai présenté la chanson à Chris. Nous sommes allés en studio et c’est sorti comme ça. Nous étions tout excités. On croyait que ce serait le premier extrait mais finalement, tout le monde du label semblait préférer Saint of Impossible

Causes. »

AVEC L’AIDE DES FANS

Pour la première fois de sa carrière, Joseph Arthur a fait appel au financemen­t populaire, et volontaire, pour enregistre­r son album par le biais de la plateforme Pledgemusi­c. Le résultat a dépassé ses attentes: 172 % de l’objectif initial.

«J’ai vraiment adoré l’expérience. J’avais déjà approché Pledge à quelques reprises auparavant, mais chaque fois, j’avais reculé. Je trouve que ce n’est pas comme si on nous faisait la charité. On vend quelque chose. L’aspect le plus intéressan­t est, je crois, que ça galvanise les fans. Ils font vraiment partie du projet. Si tu n’es pas une grande vedette avec un budget énorme, voilà un truc pas bête du tout à faire.»

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