ROCHE PAPIER CISEAUX (4)

Ce premier long-métrage de Yan Lanouette- Turgeon est porteur de promesses, notamment au plan de l’écriture. Ambitieux, ponctué d’instants délicieusement absurdes rappelant le cinéma d’André Forcier, le scénario cultive son mystère jusqu’au dernier acte, feu d’artifice de correspondances et de coïncidences, empattement d’un arc opératique qu’on ne perçoit qu’a posteriori. En revanche, la mise en scène, derrière le paravent d’une photographie soignée faisant bon usage des filtres, pèche par sa monotonie. Le cinéaste veut manifestement se rapprocher de son modèle Quentin Tarantino, mais sa grammaire manque d’audace et de folie. Le climat bien forgé, ainsi que la distribution à l’unisson, corrigent cependant le tir. Signalons à cet égard la composition sobre de Roy Dupuis ( Maurice Richard), ainsi que celles, tout aussi justes, de Remo Girone et du rappeur Samian.