Le Journal de Montreal - Weekend

LE THÉÂTRE SELON... BENOÎT BRIÈRE

Benoît Brière est un grand passionné de théâtre, métier qu’il pratique depuis de nombreuses années depuis sa sortie de l’École nationale de théâtre en 1991. Aujourd’hui, il porte plusieurs chapeaux: comédien (au théâtre, au cinéma et à la télévision), met

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale

Alors qu’il est à présenter une pièce de Feydeau, La puce à l’oreille, au Théâtre du Vieux-Terrebone pour la saison estivale, Benoît Brière multiplie les succès. Est-il celui qui détient la recette gagnante? Nous avons voulu savoir.

Vous avez joué dans plusieurs pièces à succès. Quelles sont celles qui ont le mieux fonctionné?

En tant que comédien, la pièce Le

Boss est mort est sans aucun doute mon plus grand succès. Ensuite, il y a eu Hosanna de Michel Tremblay que j’ai joué au TNM et qui a ensuite fait l’objet d’une tournée. En troisième lieu, la pièce La Cage aux folles qui a été à l’affiche à Terrebonne et dont nous avons aussi fait une récente tournée est mon troisième plus grand succès. Si on recule un peu plus loin dans le temps, Nez à nez et Don Juan suivent de près.

Quels ont été les facteurs déterminan­ts pour que le spectacle Le Boss est mort devienne un success-story avec plus de 100 représenta­tions?

J’ai joué en solo sur les premiers monologues d’Yvon Deschamps, une icône au Québec, un humoriste qui a séduit son public sur des décennies. À cela s’ajoute un metteur en scène de la trempe de Dominc Champagne, il n’en fallait pas plus pour en assurer un tel succès. En principe, il faut plus d’un élément déterminan­t pour assurer un succès.

En général, quels sont, selon vous, les éléments clés d’une bonne pièce de théâtre pour gagner la faveur du public?

D’abord, un bon scénario. C’est indispensa­ble. C’est la base, c’est ce qui fait un show solide. Une bonne distributi­on et un bon metteur en scène sont aussi des éléments clés. Lorsque vient le moment de choisir les comédiens, il ne faut pas hésiter à aller chercher les meilleurs. La distributi­on est vraiment un facteur déterminan­t. Il faut également que tous les membres de l’équipe s’entendent bien.

Plusieurs dans le milieu se plaignent que les spectateur­s délaissent le théâtre convention­nel, ainsi que le théâtre d’été. Qu’en pensez-vous?

Il y a certaineme­nt des défis à relever, mais surtout il ne faut pas faire la même erreur que celle commise par l’industrie du cinéma en culpabilis­ant les gens parce qu’ils n’encouragen­t pas le cinéma québécois. C’est à nous de rendre la propositio­n intéressan­te et indéniable­ment, le succès suivra. Un autre facteur qui n’aide pas le théâtre à Montréal est certaineme­nt le fameux festival des cônes orange. Qui a envie après sa journée de travail de retourner s’embêter dans les problèmes de circulatio­n, alors que l’on n’a plus besoin de sortir de chez soi, même pour visionner un film. D’ailleurs, durant les travaux à la Place des Arts, le Théâtre Duceppe en a souffert.

Faudrait-il moderniser notre façon de présenter le théâtre de manière à attirer davantage de spectateur­s?

Ne pas faire de compromis est certaineme­nt l’un des facteurs importants à cet égard. Si on souhaite présenter un spectacle qui va bien fonctionne­r, il ne faut pas lésiner sur les moyens. Certaines de mes tournées ont été déficitair­es. Mais la qualité était présente, c’est ce que le public retient, et même si l’entreprise fait un déficit, l’exercice permet à toute l’équipe de travailler, c’est une façon de créer son propre travail. Il faut aussi penser à se renouveler en étant compétitif. À Terrebonne, on a instauré un rabais de 50% pour les moins de 18 ans. C’est une nouvelle façon de faire.

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